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Un sursis jusqu'à la fin de l'été pour le train des primeurs Perpignan-Rungis

Une réunion avait lieu ce vendredi au ministère des transports 

18 mai 2019 à 7h55

L'horizon s"éclaircit pour la ligne de fret ferroviaire entre Perpignan et le marché de Rungis. 

Suite à une réunion au ministère des transports ce vendredi réunissant l'ensemble des acteurs du dossier, le gouvernement a annoncé que le train des primeurs, qui devait être remplacé par des camions, sera maintenu au-delà du mois de juin.

Il assure vouloir trouver une "solution ferroviaire pérenne" d'ici fin 2019.

"Il n'y aura donc pas d'interruption de cette liaison ferroviaire fin juin comme c'était initialement envisagé", a indiqué le ministère dans un communiqué de presse, précisant que "le train continuera de circuler au moins  jusqu'à la fin de la saison haute en cours".

Au-delà, le ministère assure vouloir trouver "une solution ferroviaire  pérenne d'ici la fin de l'année, permettant de poursuivre dans la durée le  transport des fruits et légumes par le rail".

  Ainsi, "un groupe de travail, sous l'autorité du ministère chargé des  transports, se réunira chaque mois jusqu'à la fin de l'année, afin d'élaborer et mettre en oeuvre collectivement cette solution ferroviaire pérenne",  détaille le communiqué.

Parmi les solutions étudiées, "certaines pourraient être mises en service d'ici la fin de l'année", indique encore le ministère, citant par exemple la  mise en place d'une liaison en transport combiné, qui permet de faire voyager les conteneurs sur des trains. 

La mise en service "à horizon 2022" d'une autoroute ferroviaire,  c'est-à-dire placer les camions entiers sur des trains, entre Barcelone, Perpignan et Rungis, "a également été évoquée".

 

  Menacé d'être remplacé par des camions

C'est donc une première victoire pour les défenseurs de la ligne qui avaient été nombreux à se mobiliser pour demander son maintien, et notamment la CGT qui avait lancé une pétition en ligne. 

Depuis sa mise en place il y a 12 ans le train des primeurs permet d'acheminer 400 000 tonnes de fruits et légumes par an vers la région parisienne grâce à une liaison quotidienne depuis le marché St Charles jusquà Rungis. 

Mais son avenir était compromis car le contrat passé par les deux transporteurs avec la SNCF arrivait à échéance fin juin et ne devait pas être renouvelé. 

La raison avancée était la vétusté des wagons qui nécessiteraient des investissements trop lourds pour être renouvelés. 

C'est donc le transport routier qui devait prendre le relais du rail, soit l'équivalent de 25 000 camions sur les routes par an. 

Devant le tollé provoqué par cette décision, le ministère a organisé une réunion ce vendredi entre la SNCF, les principaux clients de la ligne (Rey, Rocca), les plateformes de Rungis et de Perpignan, les conseils régionaux d'Ile-de-France et d'Occitanie, les conseils départementaux des Pyrénées-Orientales et du Val-de-Marne, ainsi que l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

Pour la région "le compte n'y est pas"

Suite à cette annonce la présidente de la région Occitanie Carole Delga a tenu a réagir par communiqué.

Si celle-ci ce "félicite" de cette réunion, elle considère cependant que "le compte n'y est pas"

"Quand on sait que la solution envisagée ne nous laisse que 15 jours de sursis, je ne partage pas l'optimisme du ministère. Aucune solution pérenne n'a été trouvée et le ministère renvoie dos à dos la SNCF et les transporteurs alors que sa priorité devrait être au contraire de tout faire pour faciliter un accord entre eux, d'autant que la SNCF est sous son autorité". 

Carole Delga ajoute qu'elle "réunira le 17 juin prochain à Perpignan un comité de pilotage, en présence des acteurs concernés afin de travailler ensemble à garantir une solution pérenne et viable pour tous et maintenir le train de primeurs Perpignan-Rungis. L'Etat est également convié".