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Un an après le premier confinement, ce restaurateur perpignanais vend ses salades dans un supermarché

17 mars 2021 à 14h50 par John Bourgeois

Après ces longs mois d'arrêt total de leur activité, des restaurateurs trouvent encore des solutions pour retrouver un brin d'activité, et de trésorerie. Exemple à Perpignan.


Triste date d'anniversaire pour de nombreux restaurateurs ce mercredi. Le 17 mars 2020, la profession voyait tous ses établissement tirer le rideau. S'en est suivi de longs mois difficiles, parsemées de restrictions sanitaires, avant seulement quelques semaines de travail cet été. Aujourd'hui, même si les syndicats ont dévoilé le plan de réouverture des restaurants, bars, et cafés prévu par le gouvernement, aucune date n'est donnée pour une reprise d'activité. Du coup, du côté des restaurateurs, il faut encore s'armer de créativité. 

Jordi Danoy est le patron de la brasserie Vauban à Perpignan. Son établissement est à l’arrêt complet depuis plusieurs mois, mais il continue à garantir 100% du salaire de ses salariés. Ne pouvant plus se payer lui-même, il a eu une idée, vendre des plats et notamment des salades, dans un supermarché du centre-ville, à quelques mètres de son restaurant. "Cette idée est venue devant la télé avec ma femme. Il y avait un reportage qui parlait d'un directeur d'hypermarché qui avait laissé une banque de froid à disposition de plusieurs restaurateurs. Le principe étant que le restaurateur vient, dépose son plat, et touche 100% du produit de la vente", nous explique Jordi Danoy, propriétaire du Vauban à Perpignan. 
 

Jordi Danoy, propriétaire du restaurant Le Vauban à Perpignan


Des salades qui lui permettent de se payer un salaire

Jordy Danoy et sa femme monte alors un partenariat avec le responsable du Carrefour City de la rue du Marché de Gros à Perpignan. Ils préparent donc avec leurs équipes des salades fraîches (César et Saumon), qui investissent ensuite l'un des rayons du magasin. Elles sont vendues 7 euros, et l'intégralité des recettes est reversée au restaurant. Jordi Danoy souligne d'ailleurs la générosité du gérant du supermarché, car dans certains cas, des marges sont récupérées. 

Alors évidemment, le chiffre généré par ces ventes ne compense pas la perte d’activité de son restaurant, mais c'est une aide à ne pas négliger. "Financièrement, c'est plus un petit apport en trésorerie. Moi ça me permet de toucher mon salaire, car je 'n'en ai pas, sachant que je ne cotise pas pour le chômage partiel. Cela me permet aussi de payer une partie du loyer qui continue de courir, mais également les salaires de mes employés. Puisqu'on a pris le parti depuis le début du confinement de régler 100% de leurs salaires." Et cela, tout en pouvant toujours percevoir les aides de l’Etat. Autre avantage : retrouver le travail avec ses salariés. "C'est qu'on se retrouve ensemble en cuisine, on remet en marche les fourneaux, on se revoit, c'est plus de convivialité et c'est vraiment sympa", ajoute Jordi Danoy. 
 

Jordi Danoy


"On trouvera toujours des solutions"

Après seulement une semaine et demi de partenariat, le Vauban a déjà réussi à vendre pas moins de 150 salades. "On attend de voir ce que ça va donner sur le reste de la semaine, mais ou ça oui marche bien", s'enthousiasme le restaurateur qui s'est également confié sur ces longs mois de crise, à l'occasion de l'anniversaire du premier confinement. Comme tous, il s'inquiète de l'absence d'échéance pour son secteur. Malgré le plan de réouverture révêlé cette semaine, il s'agit encore de trouver de nouveaux moyens pour tenir selon lui. "Il va falloir se réinventer pour s’adapter à notre nouveau mode de vie, parce que j’ai bien l’impression que c’est parti pour plusieurs années. Mais on trouvera toujours des solutions !" 

 

Jordi Danoy