Un an après la catastrophe : les travaux du pont vont commencer à Mirepoix-sur-Tarn
Publié : 17 novembre 2020 à 15h42 par La Rédaction
Le 18 novembre 2019, l’effondrement du pont coûtait la vie à une adolescente et à un conducteur poids-lourd.
Triste anniversaire pour les habitants de la commune de Mirepoix-sur-Tarn. Un an que le pont s’est écroulé et pourtant le souvenir est encore douloureux. Comme pour Hubert, Mirapissien depuis presque deux ans, touché par l’accident : “C’était terrible. La jeune fille est morte et sa mère a été sauvée. C’est terrible aussi pour le conducteur de camion et sa famille. C’est terrible pour le village, parce qu’on a des souvenirs désagréables.”
On se souvient des faits : le lundi 18 novembre 2019, peu après 8 heures, un poids-lourd s’engage sur le pont. Le camion au tonnage de 50 tonnes est bien trop lourd pour le pont qui n’en supporte pas plus de 19. Le pont s’écroule sous le poids et emporte avec lui le poids-lourd et la voiture dans laquelle se trouvait une mère et sa fille de 15 ans.
La commune impactée
Depuis l’effondrement, la commune s’est retrouvée privée d’un axe routier. Sonia Blanchard Essner, nouvellement élue maire de Mirepoix-sur-Tarn, raconte les répercussions de l’accident sur la ville : “Aujourd’hui, on nous parle beaucoup des conséquences de cet effondrement. Pour tous nos habitants, pour le commerce de Mirepoix dont le restaurant qui au-delà de la crise sanitaire actuelle a quand même subi des pertes de par l’effondrement.”
Elle ajoute : “C’était notre accès principal. On rencontre du coup des difficultés qui n’existaient pas auparavant : bus, camions, voitures empruntent d’autres routes aujourd’hui qui n’étaient pas destinées à ce trafic.”
Bientôt un nouveau pont
Un an après, le pont est resté tel quel. Pour Vita, ce père de famille de Bessières, le souvenir est encore bien présent : “Je ressens une sorte de vide, de tristesse. Je pense qu’on ne réalise pas encore ce qu’il s’est passé du fait que l’on voit que pour le pont, il n’y a rien de fait. Ça nous rappelle toujours cet événement-là.”
En effet, les ruines du pont baignent dans le lit du Tarn et les restes aériens flottent toujours dans les airs. Les travaux de destruction devraient commencer d’ici la fin de l’année.
La maire de Mirepoix-sur-Tarn explique les raisons des délais de travaux : “Des procédures comme celle-là, on n’en vit pas tous les jours. Le département nous a bien expliqué la procédure et s’ajoute à cela, le confinement et la crise sanitaire.” Aux contretemps sanitaires, elle renchérit avec des contraintes naturelles comme : “Le Tarn est Natura 2000 donc il y a un certain nombre de règles environnementales aussi à respecter. ”
Un projet avec le conseil départemental de Haute-Garonne
Les premières installations de chantier devraient arriver sur le site d’ici la fin de l’année. La déconstruction débutera début 2021 et se poursuivra tout au long de l’année.
Laurent Delrue, directeur général délégué au service opérationnel du Conseil départemental de la Haute-Garonne nous précise la première phase du projet : “Dans un premier temps, on va retirer toute la partie aérienne. C’est à dire, les pylônes, les câbles, tout ce qui est visible hors de l’eau. Donc cette phase va durer, à peu près, du mois de janvier au mois de mai.” Il continue : “Une fois que les parties aériennes auront été retirées, on passera à la phase deux de déconstruction qui interviendra pendant l’été.”
Une reconstruction dès 2022
Les études pour la reconstruction d’un nouveau pont sont lancées. Une concertation avec les habitants de Mirepoix-sur-Tarn sera mise en place au printemps 2021 à la demande des élus du conseil départemental de Haute-Garonne afin de “choisir ensemble le pont qui sera construit”. Une fois choisi, les travaux de reconstruction débuteront début 2022. Ce projet est estimé à 2,6 millions d’euros pour la déconstruction du pont. La reconstruction est, de son côté, estimée à environ 10 millions d’euros.
Un hommage confiné
Pour commémorer ce tragique anniversaire, une messe ainsi qu’une marche blanche était prévue ce dimanche 22 novembre. En raison du plan Vigipirate et de la situation sanitaire actuelle, l’hommage est annulé. Seule, la municipalité déposera en toute intimité une gerbe ce mercredi 18 novembre à proximité du pont effondré.
Gala Jacquin