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Tueries de Merah : la justice se prononcera le 17 juin

Elle doit dire si ou ou non Abdelkader Merah sera renvoyé aux assises. 

19 mai 2016 à 8h22 par Brice Vidal

​​La cour d'appel de Paris se prononcera le 17 juin sur l'appel d'Abdelkader Merah contre son renvoi devant la cour d'assises spéciale pour complicité des assassinats terroristes perpétrés par son frère à Toulouse et Montauban en mars 2012, a-t-on appris des avocats présents à l'audience mercredi. Le parquet général de Paris a requis la confirmation de ce renvoi, ordonné le 15 mars par les juges d'instruction, également pour les faits d'association de malfaiteurs terroriste criminelle, ont indiqué les avocatsSi Mohamed Merah a agi seul les 11, 15 et 19 mars, le parquet comme les juges d'instruction avaient retenu les proximités idéologique et religieuse des deux frères, leurs contacts répétés les jours précédant les tueries et la présence d'Abdelkader Merah lors de moments clés. Comme lors du vol, le 6 mars à Toulouse, d'un puissant scooter utilisé par Mohamed Merah pour se déplacer sur les lieux des assassinats. 

 

"Abdelkader Merah n'a jamais été le complice de son frère" dans la préparation et la commission des tueries, avait au contraire affirmé son avocat, Me Eric Dupond-Moretti, en annonçant son intention de faire appel. Il avait regretté qu'il n'ait "pas été question d'envisager une seconde un non-lieu" dans un climat de "Bataclanisation des esprits", après les attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts à Paris et à Saint-Denis"Il a pris des positions radicales. Si on considère que tous les radicaux sont très dangereux, il faut tous les enfermer", avait ajouté l'avocat. 

Les juges d'instruction ont renvoyé aux assises un deuxième homme, Fettah Malki, un délinquant toulousain soupçonné d'avoir fourni un pistolet mitrailleur Uzi et un gilet pare-balles à Mohamed Merah. Dans son cas, le parquet général a requis qu'il soit renvoyé pour association de malfaiteurs terroriste à caractère criminel et pas seulement délictuel, comme l'ont choisi les juges d'instruction et, avant eux, le parquet de Paris dans ses réquisitions. Un enjeu de taille puisque la peine passe de 10 à 20 ans. 

 

​​Mohamed Merah a tué sept personnes: le militaire Imad Ibn-Ziaten, 30 ans, le 11 mars 2012 à Toulouse puis, le 15, deux parachutistes de Montauban, Abel Chennouf, 25 ans, et Mohamed Legouad, 23 ans, avant d'assassiner le 19 dans une école juive toulousaine Jonathan Sandler, 30 ans, ses fils Arié et Gabriel, 5 et 3 ans, et Myriam Monsonego, 8 ans. Il a été tué le 22 mars par la police dans l'appartement où il s'était retranché. Ces crimes, en pleine campagne présidentielle, avaient plongé dans la stupeur un pays où la menace jihadiste s'est ensuite ancrée avec les attaques de 2015.

Sources : AFP.