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Tour de France dans le Gers : six militants écologistes jugés pour avoir interrompu la course

C'était lors de la 19e étape du Tour de France, le 22 juillet à Lasseube-Propre.

Publié : 22 novembre 2022 à 17h58 par La Rédaction

 

Six militants du collectif écologiste "Dernière rénovation" ont été jugés mardi devant le tribunal correctionnel d'Auch pour avoir interrompu la 19e étape du Tour de France, le 22 juillet à Lasseube-Propre, dans le Gers, en s'allongeant sur la route. Jugés pour entrave à la circulation des véhicules sur une voie publique, cinq d'entre eux étaient présents à l'audience. Ils ont justifié leur action, qui avait duré une dizaine de minutes, par l'urgence climatique et une "situation écologique préoccupante".

En juillet, l'un des membres du groupe, comptant quatre hommes et deux femmes, avait allumé un fumigène à environ 150 km de la ligne d'arrivée, entre les villages de Boucagnères et Auterive. Les cinq autres personnes s'étaient "enchaînées entre elles" et avaient "utilisé de la glu pour se coller à la chaussée", a rappelé le parquet.

Amaury Sport Organisation (ASO), société organisatrice du Tour, avait initialement déposé plainte, puis l'avait retirée. "On a marché, on a manifesté, on a fait tout un tas d'actions dans le cadre légal pour faire entendre nos revendications, mais cela n'a pas marché. C'était le dernier recours", a argué mardi une jeune militante.  "Les rôles étaient bien définis, on a même reçu une formation avant d'agir.

On avait choisi une zone droite, avec de la visibilité pour éviter que l'action soit dangereuse", a-t-elle souligné. Deux des prévenus ont déclaré avoir participé à des actions similaires de "Dernière rénovation" lors d'une autre étape du Tour et sur le périphérique parisien en avril dernier.

Le collectif agit "pour tout le monde" et "souhaite mettre sur le devant de la scène une situation écologique préoccupante". Il "réclame une rénovation thermique des bâtiments, mais rien n'est mis en place de manière sérieuse", a ajouté un autre militant."Est-ce qu'il n'y avait pas d'autres moyens légaux pour alerter sur cette importance de la rénovation thermique des bâtiments ?", a lancé le procureur de la République, Jacques-Edouard Andrault, qualifiant l'action de "dangereuse, même si les prévenus disent avoir pris des mesures pour éviter l'accident".

En raison de leurs casiers judiciaires vierges, il a précisé vouloir faire preuve de "modération" et requis une peine commune de 500 euros d'amende, dont 300 avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 24 janvier 2023.