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Toulouse. Comment les Black Blocs se préparent-ils à leur guérilla urbaine ?

Nous avons eu accès à des consignes inquiétantes sur une messagerie cryptée.

28 mars 2023 à 9h49 par Brice Vidal

 

Les autorités s’attendent à de nouveaux débordements, ce mardi en fin de journée, à Toulouse, en marge de la 10e manifestation contre la réforme des retraites.

La préfecture a prévenu qu’elle ne laisserait rien passer, après les dégradations de jeudi dernier. Les groupuscules violents sont ultra-minoritaires parmi les manifestants, mais ils semblent se préparer à la bagarre. Nous avons eu accès à des ordres de préparatifs assez préoccupants sur une messagerie cryptée. Il y a presque 2000 personnes invités sur le compte dans lequel les manifestants font circuler les positions des forces de l'ordre, des consignes et des "conseils". Tous les participants ne sont pas des activistes radicaux, la préfecture évalue leur nombre "entre 200 et 400".

 

Sur les messages ce mardi matin, on peut lire un appel à "se placer en tête de cortège" avec "des parapluies comportant un ressort le long du manche pour plus de solidité" : il s'agit de se protéger des cartouches de lacrymogène. Les "infos shopping" du Black Bloc ne laissent pas de place au doute : "masques de piscine trouvables à Décathlon", "pas de petites lunettes qui ne résistent pas au flashball" peut-on lire ainsi que "casque ou casquette coquée, renforcées" et "masque type FFP3". La messagerie cryptée circularise aussi les noms des avocats de permanence et les consignes pour les gardes à vue : "garder le silence".

 

Les policiers craignent par-dessus tout l'usage de cocktails molotov, rien n’est dit à ce sujet côté Black Blocs, mais  la préfecture a interdit depuis lundi la vente de carburant en jerrican. Selon nos informations, aucun jet de cocktail molotov n'a été recensé lors des manifestations toulousaines, "seulement des accélérateurs de feu pour brûler poubelles ou mobilier urbain" nous confie une source policière. Jeudi dernier la manifestation a dégénéré à hauteur de Jeanne d'Arc. Placée à 200 mètres devant l'Intersyndicale, la tête de cortège d'environ 1000 personnes (autonomes, gilets jaunes, anarchistes, extrême-gauche...) abritait en son sein plusieurs dizaines de Black blocs venus en découdre.

Jeudi dernier la préfecture comptait 30 000 manifestants à Toulouse, les syndicats 150 000 participants. Le cortège n'est jamais arrivé à Jean Jaurès en raison des heurts. Ce mardi environ 450 policiers et gendarmes seront déployés à Toulouse.