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Toulouse - Les transporteurs privés font-il le job sur le réseau Tisséo ? On a testé pour vous

Les usagers de la ligne 55 sont plutôt... partagés.

11 octobre 2021 à 20h42 par Brice Vidal

 

Les lignes confiées au privé offrent-elles la même qualité de service que Tisséo sur l’agglomération toulousaine ?

En grève la semaine dernière, des chauffeurs Tisséo affiliés à la CGT dénonçaient à notre micro une privatisation rampante, car cinq nouvelles lignes seront confiées au privé en septembre 2022. Y compris des lignes "groupes lourds", comprenez avec des bus et non des navettes. Pour la CGT les opérateurs feraient rouler des navettes "en mauvais état, souvent en retard". Est-ce vraiment le cas ? Nous sommes allés tester pour vous. 

 

Trop de retards

Les opérateurs privés qui exploitent le réseau Tisséo s’appellent Alcis, Véolia Transport ou Ulysse. Les usagers qui empruntent par exemple la ligne 55 à Colomiers sont pris en charge par la société Alcis dans une navette comprenant une dizaine de places. Lorena prend la navette chaque jour au départ de la gare de Colomiers, "je suis satisfaite mais le gros problème ce sont les retards. Très souvent 5 ou 10 minutes, alors des fois j'anticipe pour arriver plus tôt quand j'ai des réunions importantes. Quand le bus va vite c'est compliqué si on n'a pas de siège. C'est un peu dangereux" note-t-elle.  

 

Et une conduite parfois dangereuse

Même analyse d’Anne Sophie qui part chaque jour travailler dans un supermarché de Cornebarrieu "je suis en retard à mon travail pratiquement tous les jours, je me fais taper sur les doigts donc c'est pas cool". Les chauffeurs respectent-ils les règles élementaires de sécurité routière et les limitations ? "Ca va, ceux que je connais respectent. Certains par contre... j'ai déjà eu peur. Mais le chauffeur en question est parti. Trop de gens s'étaient plaints. On avait failli avoir un accident parce qu'il doublait une voiture sur la longue ligne droite devant le cimétière de Cornebarrieu... " 

Aya, 17 ans, va d'Aussonne à la gare de Colomiers. Et elle a déjà fait un vol plané dans la navette lors d'un freinage brutal "il vont trop vite, une fois j'étais devant et j'ai pris une barre je me suis fait trop mal". Avec son amie Océane elle devait partir à 10h20, il est 10h40... "Les bus traditionnels vont beaucoup plus doucement mais malheureusement je n'en ai pas pour aller jusqu'à la gare" souligne-t-elle. Parmi la huitaine de passagers interrogés, seule Clara 16 ans usagère matin et soir est conquise "je suis très satisfaite de leur service, je n'ai jamais été en retard". Tisséo a confié en tout 80 lignes au privé à Basso Cambo, Portet, Ramonville, Balma ou Castanet. Des lignes à fréquentation faible. Contacté un chauffeur du privé s’est pourtant plaint de la pression exercée et du rythme effréné des trajets demandés par les sociétés privées. "Parfois 5 à 6 heures de conduite d’affilée"  et "on n’a même pas le temps d’aller aux toilettes" nous confiait-il. Le tout pour un salaire oscillant entre 1200 et 1300 euros net par mois.  

 

 

REPORTAGE - BV.