Tarn : L'autoroute d'un côté, la nationale de l'autre, un couple en appelle au concessionnaire
Un couple de Montcabrier, à la frontière du Tarn et de la Haute-Garonne, a découvert qu'un mur anti-bruit allait séparer son terrain avec la construction de l'autoroute Castres-Toulouse. Les propriétaires en appellent au concessionnaire pour négocier une solution à l'amiable.
Publié : 11 avril 2022 à 16h07 par Axel Mahrouga
Une coquette bâtisse, des champs à perte de vue, voilà ce qui avait attiré il y a vingt ans un couple a s'installer à Montcabrier (Tarn), en bordure de la nationale 126. Mais l'arrivée prochaine de l'autoroute A69, reliant Castres à Toulouse, vient fortement remettre en cause le cadre de vie du couple.
À l'issue de l'enquête parcellaire, nécessaire pour déterminer les propriétaires concernés par l'édification d'un projet jugé d'utilité publique, le couple apprend que l'autoroute va passer en contrebas de leur habitation. Pire, un mur anti-bruit sera érigé sur leur terrain, à une vingtaine de mètres de leur habitation.
Avec cette construction, fini le paysage de carte postale visible du jardin. Surtout, leur maison se retrouverait coincée entre la nationale et l'autoroute et la valeur du bien en pâtirait fortement. « On vit un plaisir, on ne veut pas vivre un enfer », résume Jean-Noël Gilabert, le propriétaire de la maison.
Depuis qu'il se sont installés, l'ancien expert aéronautique explique que ce projet autoroutier était comme « une épée de damoclès et certains projets comme celui d'une piscine ont été avortés ». Pour le couple, impossible de penser vivre avec « ce mur de Berlin » comme ils l'appellent, a quelques foulées de leur maison.
A la recherche d'une solution à l'amiable
Cette situation, le couple a déjà essayé de la faire remonter au futur concessionnaire de l'autoroute. Ils ont reçu un représentant du concessionnaire et de l'entreprise chargée de l'acquisition foncière sur le projet en janvier dernier. Une discussion « stérile », selon Jean-Noël Gilabert. « Il ne s'est rien dit. Ils ont même demandé si on avait essayé de vendre la maison. On sait pertinemment qu'on ne peut pas vendre la maison avec un projet si important. »
Dans cette situation, le couple préférerait voir l'ensemble de la maison rachetée par le concessionnaire plutôt que de vivre avec ce mur. Cette solution semblait envisagée, un expert de France Domaine est passé expertiser le bien. Leur réponse sur la valeur de leur bien devait intervenir dans les quatre semaines, « et là, ça va faire deux mois et demi et toujours rien ». Souhaitant une solution « à l'amiable et équitable », le couple n'a plus de retour du concessionnaire.
« Il ne faut pas qu'il y ait de perdants »
Inquiet, le couple a donc décidé d'interpeller les élus locaux pour tenter de trouver une solution avec, en première ligne, le député de la 3e circonscription, Jean Terlier. Pour l'élu, «tout le monde a intérêt à ce que ce projet d'autoroute se passe bien. Il faut qu'il n'y ait pas de perdant ». Une affirmation valable pour ce cas particulier mais aussi pour la trentaine de propriétaires concernés par le tracé de l'autoroute dans le Tarn. « Oui, cette autoroute va se faire, mais cela n'exclut pas une vigilance, je crois qu'il y a des solutions », complète l'avocat de formation. Sur cette question, le dossier est également suivi de près par le Conseil départemental et la mairie de Montcabrier.
Désormais, le couple espère que la signature, imminente, du contrat de concession pour espérer voir NGE reconsidérer leur demande. Dans tous les cas, ils l'affirment « notre but n'est pas de passer au juridique ».