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Tarn. Étudiants, éleveurs et Parc régionale cherchent une seconde vie à la laine de brebis de Lacaune.

Depuis le mois d'octobre, le Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc, les éleveurs de brebis et des étudiants d'une école de design basée à Mulhouse travaillent sur la valorisation de la laine de Lacaune. Une ressource encore difficile à exploiter pour les agriculteurs.

Publié : 2 juin 2022 à 14h00 par Axel Mahrouga

C'est la fin d'un projet de huit mois. Depuis octobre dernier, le Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc, les éleveurs de brebis de Lacaune (Tarn) ainsi que des étudiantes d'une école de design basée à Mulhouse travaillent à trouver des solutions pour valoriser la laine des brebis de ce secteur.

Depuis la crise sanitaire et le ralentissement des exports vers la Chine notamment, les éleveurs ne savent en effet plus quoi faire de cette matière. « Elle est souvent stockée chez les éleveurs, les négociants ont aussi ont leurs réserves pleines, rapporte Nathalie Sautter, la directrice adjointe du parc régional. Il y a un vrai problème de débouchés pour cette laine qui était envoyée auparavant sur le marché chinois et qui maintenant ne trouve plus de débouchés. »

Surtout, entassée dans les silos, elle représente une perte sèche pour les éleveurs. « L'éleveur est obligé de payer la tonte et les toisons ne lui sont pas rachetées, il les offre finalement », développe Nathalie Sautter. À côté de son réemploi, c'est également un enjeu financier pour les agriculteurs qui pourraient trouver des moyens pour rentabiliser cette ressource produite, pour l'instant, à perte.

Plusieurs centaine d'heures de travail

Alors, à la rentrée dernière, les éleveurs avaient accueilli les étudiantes pour leur faire découvrir la matière, mais aussi les monts de Lacaune. Une façon d'appréhender la laine, mais aussi son environnement et stimuler la créativité de ces apprenties designeuses.

Après une période de réflexion, de conception puis de fabrication, les projets ont pu être présentés cette semaine, au musée départemental du textile de Labastide-Rouairoux. En résulte, des propositions de chaussettes, coussins, motifs ou sac à cabas.

Une quinzaine de projets présentés

Présente devant les membres du jury, Pascaline Latasse, une étudiante en 3ème année de design textile à la Haute école des arts du Rhin, s'est vu remettre un prix spécial pour son motif reprenant le logo du Parc. « C'est une pièce que je viens tisser avec une technique de tapisserie qui crée une image. Une fois finie la pièce fera 80 cm de large par 1m30 de long », décrit l'étudiante qui comptabilise aux alentours de 350 heures de travail sur le projet.

Un projet de longue haleine, d'autant plus que cette laine des brebis de Lacaune n'est pas, au départ, le matériau le plus simple à exploiter pour le tissage. « C'est une fibre assez courte, ça donne un fil très cassant, témoigne Paula Martinez, elle aussi en troisième année de design textile. Le Parc nous a fourni d'autres laines ou d'autres laines mélangés avec d'autres races de mouton. C'est avec l'association avec d'autres matières qu'on arrive mieux à valoriser la laine de Lacaune ».

Parmi les créations présentées, les trois retenues par le jury feront l'objet d'une production en série, une fois les dernières retouches terminées.