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Séquestration à Toulouse : la prostituée et son "mac" ont obligé le client à avaler un préservatif usagé

Publié : 29 décembre 2019 à 15h22 par Brice Vidal

Ils avaient fait vivre un véritable cauchemar à un militaire de Castelsarrasin dans un hôtel de Matabiau.

 

Deux hommes et une femme d’une vingtaine d’années comparaissent devant le tribunal, ce mardi, à Toulouse.

L’affaire, gravissime, aurait pu terminer en cour d’assises. Noémie, femme à peine majeure, se prostitue via Internet. Le 3 février 2018, un jeune militaire du 31e régiment du génie de Castelsarrasin a recours à ses services dans un appartement du quartier de la gare à Toulouse. Il ne se doute pas de ce qu’il va subir... car rue Bachelier, cachés dans la chambre de la fille de joie, se trouvent son compagnon et un autre homme. Ils vont lui tendre un véritable guet-apens.


La passe tourne à la séquestration violente

Alors que le rapport sexuel (tarifé) se termine, la prostituée hurle. Aussi soudainement, deux hommes - dont le souteneur - sortent de la salle de bain, aspergent la victime de gaz lacrymogène et la tabassent. Va suivre une dizaine d’heures de séquestration pour le soldat apeuré : la victime sera frappée, humiliée, enfermée dans une armoire.

Nathan, le petit ami proxénète, menacera de lui couper un orteil avec un couteau. Les deux amants originaires du Tarn-et-Garonne le contraindront à laver le sang dans l'appartement et lui feront avaler un préservatif usagé. La victime terminera édentée et traumatisée.

 

L'appât du gain pour seul motif

Les malfrats veulent de l’argent, ils volent tous les papiers du malheureux. Vers 10 heures, ils lui feront retirer 300 euros sous la menace et le client devenu proie sera contraint d'appeler son agence bancaire pour virer 7000 euros d’économies sur son compte courant. La victime tentera de s'enfuir mais sera rattrapée et violentée. A nouveau.

Après plus de 9 heures de calvaire, il ne devra son salut qu'à l'intervention de la police ferroviaire (Suge), piquée de curiosité, alors que les prévenus et un nouveau complice tentent de le faire monter dans une camionnette. Dieu seul sait ce qu’il se serait passé s’il ne s’était pas débattu. Il est probable que les mis en cause aient voulu emmener le malheureux en région parisienne, pour lui extorquer la totalité de ses économies.

 

L'heure du procès

Les trois individus comparaissent notamment pour enlèvement, séquestration, extorsion avec arme et violences aggravées. Le principal auteur, Nathan 21 ans au moment des faits, est en détention provisoire au centre pénitentiaire de Toulouse-Seysses est défendu par Me Issa Ravyn. La jeune femme, Noémie sous bracelet électronique, sera défendue par Me Robin Sénié-Delon et Me Sara Rueda. Bastien. Le complice, sous contrôle judiciaire, a pour avocat Me Cécile Brandely.

Les parties civiles (la victime et un policier blessé lors d'une tentative de fuite du principal prévenu) sont représentées par Me Charlotte Lévi et Me Patrick Castello.

 

Photo : rue Bachelier, Toulouse. Google maps.