Sécheresse dans les Pyrénées-Orientales : va-t-on vers une interruption de l'eau potable sur les pontons des ports ?

Les ports des Pyrénées-Orientales et de toute l’Occitanie s’engagent aussi pour la préservation de la ressource en eau. Face à cette problématique liée à la sécheresse inédite, c'est toute la filière nautique locale qui s'est réunie ce mardi 18 avril au Lycée Rosa Luxemburg de Canet-en-Roussillon. L'objectif : élaborer une charte sur les économies d'eau à réaliser dans les zones portuaires, qui prendrait la forme de mesures à appliquer dès la fin du mois d'avril. 

L'arrêt de l'eau potable sur les pontons des ports ? 

C'est dans le cadre du plan d'action d'urgence et de responsabilité coordonné par la préfecture des Pyrénées-Orientales que cette grande réunion des gestionnaires de ports s'est tenue hier. Comme les collectivités, ils sont appelés à faire des efforts en termes d’économies d’eau. La filière nautique doit établir une liste de propositions à présenter au préfet d'ici le 25 avril.  "Devant cette catastrophe écologique et ce manque de ressource en eau, on se devait de répondre présent", déclare Serge Pallarès, président des ports d'Occitanie.

Alors quelles mesures ont émergé de cette dernière concertation ? "Certainement la fermeture des pontons en eau potable. On ferme l'utilisation de l'eau. On ne privatise pas l'accès à l'eau, mais on la contrôle", répond-t-il.  La fermeture de l'accès à l'eau potable serait historique pour les plaisanciers du territoire, ces derniers pouvant s'en servir pour le nettoyage de leurs bateaux ou d'autres usages quotidiens.

Des restrictions pour éviter des interdictions

Si cette possible future mesure semble drastique, elle n'en est pas moins nécessaire pour les acteurs des ports de la région. Pour l'heure, la préfecture des Pyrénées-Orientales tente de trouver des solutions "en bonne intelligence et dans la concertation" face au manque d'eau en pays catalan. "Si on n'arrive pas à en trouver de cette façon, inévitablement, on sera amené à faire des interdictions d'activités, ce qu'on souhaiterait pouvoir éviter", indique Rodrigue Furcy, le préfet du département. 

"Je ne sais pas si cela suffira. Je veux être assez clair. On ne sait pas si on arrivera à passer tout l'été comme ça, mais il faut en tout cas essayer", prévient le représentant de l'Etat. Le 25 avril prochain, la préfecture va recueillir toutes les propositions des acteurs du territoire en faveur de la préservation de la ressource en eau. Le prochain "comité sécheresse" aura lui lieu le 27 avril et appliquera les dispositions à suivre à partir du 30 avril.