Réunion sur l'ours à Toulouse : budget en hausse et oppositions tenaces
Pyrénées: baisse du nombre d'animaux attaqués par des ours, selon la préfecture. Mais tout le monde n'est pas d'accord.
9 décembre 2021 à 0h33 par Brice Vidal
Le nombre d'animaux attaqués par des ours dans les Pyrénées a baissé en 2021, selon des chiffres officiels évoqués mercredi lors de la première rencontre du nouveau "préfet ours" avec partisans et opposants à la présence du plantigrade.
Le financement par l'État de mesures de protection des troupeaux ou le renforcement des équipes intervenant la nuit pour effaroucher des ours
potentiellement dangereux, "contribuent certainement à la baisse" des attaques, selon un communiqué diffusé par la préfecture après cette réunion à
huis clos du groupe Pastoralisme et ours.
Un budget ours multiplié par 3
Selon des participants à la rencontre, les autorités ont présenté une feuille de route pour 2022 comprenant une augmentation du "budget ours" au-delà de neuf millions d'euros. Quelques jours après une battue au sanglier sur la commune de Seix (Ariège), où un chasseur a été grièvement blessé le 20 novembre par une ourse qu'il a ensuite tuée, la préfecture avait annoncé la désignation de Jean-Yves Chiaro comme préfet délégué "en charge des sujets ours dans le massif des Pyrénées".
Anti ...
A l'issue de la réunion de mercredi, François Thibault, qui représentait la Confédération paysanne, a qualifié cette nomination de "bonne chose car c'est
le signe que la problématique prend de l'importance et que l'Etat s'en préoccupe". Il ajoutait à propos de certaines associations pro-ours "on avait un entretien avec Alain Reynes de l'Adet : ce sont des gens de mauvaise foi ou des doux rêveurs, ils me font penser aux climato-sceptiques, ils tiennent les mêmes positions depuis 25 ans : travailler avec eux n'est pas un axe pour nous."
Un autre représentant des éleveurs, Yann de Kérimel (Coordination rurale), a contesté les chiffres de la préfecture pour qui, en 2021, le nombre d'animaux attaqués est "inférieur à tous les bilans annuels depuis 2017". Pour lui, "on peut croire que ça diminue parce qu'on a surcompté celles des années précédentes".
Et pro ours
Chez les pro-ours, Alain Marek, délégué ariégeois de l'Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages), a jugé suffisante l'actuelle augmentation annuelle de 10% du nombre d'ours, ne souhaitant pas de nouvelles introductions susceptibles de nuire au nécessaire "dialogue", notamment avec les éleveurs. Pour Patrick Leyrissoux, de Ferus, une autre association pro-ours, "il faut continuer à mettre des protections" afin de limiter encore les attaques.
La France a engagé dans les années 1990 un programme de réintroduction de plantigrades venant de Slovénie alors que la population d'ours des Pyrénées était menacée d'extinction.
avec AFP