REPLAY - Un débat d'entre-deux-tours viril mais correct à Moissac
17 juin 2020 à 22h29 par La Rédaction
Le résultat des élections municipales dans la cité du Chasselas sera observé avec attention.
Les élections municipales à Moissac auront, à coup sûr, valeur de test et portée nationale cette année. Et pour cause : la cité uvale pourrait devenir la première ville de Midi-Pyrénées à basculer RN.
Contexte
Deux bulletins au choix dimanche 28 juin pour les électeurs moissagais : gauche ou Rassemblement national. Romain Lopez du RN a totalisé 47% des suffrages au premier tour, il lui a manqué 123 voix pour être élu dès le 15 mars dernier. Face à lui, Estelle Hemmami candidate divers gauche, a réuni 23% des voix. Autant dire que le scrutin est quasiment impossible à perdre pour l'ancien attaché parlementaire de Marion Maréchal, alors qu'aucun "front républicain" ne s'est constitué en faveur de la candidate du collectif Territoire Moissac Solidaires ; "il faut laisser un peu de temps, Maryse Baulu que je remercie de s'être désistée, peut encore appeler à voter pour TEMS" temporisait Estelle Hemmami. Romain Lopez se targuait également de bénéficier du soutien de certains "colistiers de Mme Baulu" et "de conseillers du maire actuel".
Temps forts et tensions
Le face à face organisé dans une salle du Chapon fin a été viril mais correct, avec quelques échanges à fleurets mouchetés. Notamment quand Romain Lopez a tenté de prendre ses distances avec le RN, en mettant en valeur sa liste plurielle et citoyenne : "vous êtes en train de nous dire que vous travaillez pour le Rassemblement national sans en partager les convictions" attaquait Estelle Hemmami. Calme, Romain Lopez balayait les attaques en prenant garde d'éviter les outrances et les faux pas, comme lorsque Laurent Benayoun (La Dépêche du Midi) et Brice Vidal (100% Radio) abordaient le thème qui a probablement le plus infusé dans cette campagne électorale moissagaise : les difficultés d’intégration d'une partie de la communauté rom bulgare.
La tête de liste RN, tout en retenue, devisait "ces bulgares qui vivent à Moissac [...] seront les Moissagais de demain, nous devons faire un travail d'intégration sur leurs enfants grâce à l'école..." Paradoxalement, la candidate de gauche assumant le terme de ghettoïsation, se montrait la plus coercitive "je fais un constat culturel, économique et social. Les incivilités, les tapages nocturnes, les rodéos ne seront plus tolérés..." Inversion des valeurs ? Les candidats n'auront pas forcément été là où on les attendait...
Un débat vif mais sans attaques sous la ceinture et qui aura permis de brasser les autres grands enjeux du territoire, tels que la crise sanitaire et le rôle de l'hôpital local, l'attractivité de Moissac et son développement touristique, la centrale de Golfech ou encore les ambitions et positionnements des candidats par rapports aux autres collectivités de Tarn-et-Garonne.
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