Recherches du corps de Delphine Jubillar : "les F.O.S. lorsqu’elles cherchent, elles trouvent" affirme un spécialiste du génie militaire
Des recherches de grande envergure, avec l’appui d’une section de "fouille opérationnelle spécialisée" de l’armée, ont été lancées ce lundi à Cagnac-les- Mines. Christophe Lafaye, historien militaire et spécialiste de l’arme du génie nous explique cette spécialité.
17 janvier 2022 à 16h07 par Brice Vidal
Des recherches de grande ampleur sont lancées depuis ce lundi matin à Cagnac-les-Mines (81), pour tenter de retrouver le corps de Delphine Jubillar. 100% vous le révélait ce lundi matin, des militaires de la FOS (Fouille opérationnelle spécialisée) du 17e RGP (régiment du génie parachutiste) de Montauban pilotent les recherchent sous l'autorité des enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie de Toulouse et leurs homologues du groupement du Tarn.
La FOS, une spécialité récente
La F.O.S. est une capacité apparue dans l’armée de terre en 2008 au moment de l’engagement en Afghanistan, cette capacité a été développée au départ pour lutter contre les engins explosifs improvisés, « c’était des sapeurs très spécialisés dont le travail était de fouiller les habitations, toutes les caches potentielles » ; « ils avaient des capacités pour trouver mais aussi pour recueillir empreintes et traces ADN, et trouver ceux qui confectionnaient ces IED » explique Christophe Lafaye, docteur en histoire contemporaine à l’université d’Aix-Marseille et spécialiste de l’arme du génie. La FOS, formée aussi à la recherche de corps, sera par ailleurs engagée au Sahel.
Des détecteurs de cavité très performants utilisés à Cagnac-les-Mines
Ces militaires du génie ont de procédures précises, des techniques spécifiques, « ils disposent probablement de détecteurs extrêmement performants que les gendarmes n’ont pas » et « cette capacité-là peut être utile aux forces de l’ordre pour pouvoir éventuellement retrouver des traces de corps » explique l’historien militaire qui ne souhaite pas trop s'épancher sur les aspects technologiques « par souci de protection des personnes car ces matériels sont utilisés à l’étranger » et sur les théâtres de guerre. Tout juste peut-on déduire que les militaires du "17" possèdent outre les détecteurs de métaux de grande profondeur, « des détecteurs de cavité ».
Une chose est sûre pour Christophe Lafaye « les sections F.O.S. de l’armée de terre lorsqu’elles cherchent, elles trouvent ! » On sait que ces sections possèdent « un chef tactique », « il y a les gens qui détectent » et « les gens qui collectent avec soin ». Leurs procédures de travail « doivent rester strictement confidentielles » mais « elles peuvent être adaptées aux petites ou aux grandes surfaces » nous décrit l’historien du génie ; « il est arrivé que la FOS soit sollicitée suite à des crashs aériens sur des grandes surfaces. Et les personnels engagés ont trouvé. C’est juste le facteur temps qui joue ».
La FOS du 17e RGP probablement la meilleure de France
Tous les régiments du génie possèdent une FOS en France, mais le régiment montalbanais (17e RGP) possèderait un savoir-faire sans égal, la FOS de Montauban « est un peu particulière, pionnière dans son domaine, ç’a été la première déployée en Afghanistan et elle est à la pointe des techniques et de l’évolution de la spécialité » conclut Christophe Lafaye. Les opérations de recherchent pourraient durer plusieurs jours voire plusieurs semaines à Cagnac-les-Mines.