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Procès du drame de Millas : la conductrice du bus à l'hôpital après avoir craqué à l'audience

Nadine Oliveira, 53 ans, est jugée depuis lundi à Marseille pour homicides et blessures involontaires, dans le cadre ce terrible accident entre son bus et un train le 14 décembre 2017 dans les Pyrénées-Orientales. Lors de la dernière journée de procès de la semaine ce jeudi, l'accusée a éclaté en sanglots, suspendant l'audience jusqu'à lundi.  

23 septembre 2022 à 8h14 par John Bourgeois


La première semaine du procès de l’accident de Millas s’est achevée d’une manière plutôt singulière ce jeudi 22 septembre. La conductrice du car scolaire, jugée depuis lundi à Marseille pour la collision mortelle avec un train en 2017 à Millas, a été hospitalisée en cardiologie après avoir craqué à l'audience.

"Le coeur a eu une défaillance"

Depuis lundi, le tibunal marseillais se penchent sur les causes de ce terrible choc sur le passage à niveau n°25 de Millas, qui avait coûté la vie à 6 collégiens et blessé 17 autres il y a près de cinq ans. Après une matinée consacrée aux conclusions d’experts ferroviaires et en accidentologie, ce fut le tour de Nadine Oliveira, la seule prévenue dans ce procès, d’être une nouvelle fois auditionnée. Un long questionnaire de près de deux heures, avant qu’elle n'éclate en sanglots, et qu'elle ne soit transférée à l’hôpital, suspendant l'audience jusqu'à lundi.

"Elle est en cardiologie (...) Sous l'effet d'une émotion intense, le coeur a eu une défaillance", a indiqué à l'AFP Me Jean Codognès, sans pouvoir préciser si sa cliente pourra assister ou non à la reprise du procès, prévu pour durer jusqu'au 7 octobre, lundi. Nadine Oliveira, 53 ans, s'est effondrée après avoir tenté une énième fois d'expliquer ce qu'elle avait vu ou pas, avant la collision avec le train. Avant cela, il était question de parler notamment de son état de santé.

Un traitement médical à l'origine d'un trou noir ? 

L'interrogatoire de la conductrice du bus a démarré par la lecture de rapport médicaux, sur son audition et sa vue. Aucune anomalie particulière n'est constatée et ne pourrait expliquer le drame. Par contre, la présidente du tribunal s’est arrêtée en particulier sur le traitement médical de la prévenue. Nadine Oliveira prenait au moment du drame du Zopiclone, un somnifère, dont elle avait du mal à se défaire. Si selon les rapports, il n’agit pas assez longtemps pour être une cause directe de l’accident, il pourrait révéler, selon la présidente, l’état physique et psychologique de Nadine Oliveira pendant la période de l'accident.

C'est ainsi qu’un lien a été fait ce jeudi avec ce fameux "trou noir" que décrit l'accusée depuis plusieurs jours d'audience. Cette dernière parle d’une perte de souvenir au moment de franchir le passage à niveau de Millas, juste avant le choc avec le TER. Mais ce trou noir était-il en fait un endormissement soudain d’une femme en accoutumance aux somnifères ? "Non, j’étais en forme", répondait Nadine Oliveira ce jeudi. C’est à partir de là que les avocats des parties civiles ont déroulé plusieurs questions à la prévenue, en particulier sur le moment exact de ce trou noir. 

Nadine Oliveira reviendra alors un nouvelle fois sur son récit du drame, avant de s’effondrer.  En sanglots, et incapable de reprendre la parole, elle a quitté la salle de Marseille prise en charge par les pompiers, avant son hospitalisation.  L’audience reprendra lundi avec la suite de son interrogatoire, en fonction de son état de santé.  Pour rappel, depuis le début du procès. l'accusée assure que les barrières du passage à niveau étaient ouvertes au moment de l'accident, ce que les expertises et plusieurs témoignages contredisent. 

 

 

 

 

J.B. avec AFP