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Procès de la sauvagerie : 5 individus jugés pour avoir lynché et tué Eric à Toulouse

Sept individus comparaissent devant la cour criminelle de Haute-Garonne à partir de lundi. Cinq pour l’agression mortelle à la sortie d'un bar karaoké de l'avenue des Etats-Unis.  

23 octobre 2022 à 10h27 par Brice Vidal

 

C’est le procès d’une forme de sauvagerie qui s’ouvre lundi devant la cour criminelle de Haute-Garonne. 5 individus comparaissent pour avoir tabassé à mort Eric, un homme de 53 ans, à la fermeture d’un bar karaoké de Toulouse le 26 mai 2019.

 

Battu à mort avenue des Etats-Unis

Ce jour-là peu avant 2 heures du matin, les gérants du « Zinc de Rosy » avenue des Etats-Unis s’apprêtent à fermer. Il reste 7 ou 8 personnes dans le rade quand une bagarre intervient, pour un motif futile. Peut-être la victime n’avait-elle pas de briquet à prêter, peut-être un regard mauvais a été surinterprété à cause de l’alcool et de la bêtise humaine. Eric aurait pris un coup et riposté. Cinq agresseurs vont s’acharner sur lui, « c’était un paumé, un pilier de bar » nous explique une source proche du dossier. La victime est frappée à l’intérieur de l'établissement avant de se faire lyncher dehors. L’autopsie va révéler les conséquences de cette « mise à mort », œdème cérébral, fractures au visage, au larynx et à l’abdomen. Blessure au visage effectuée avec un objet piquant. Le corps d’Eric n’est qu’une plaie quand il meurt des suites de ses blessures, notamment une hémorragie interne consécutive à des viscères déchirés sur 20 cm.

 

Les agresseurs habitaient le camp de Ginestous 

L’enquête de police va rapidement permettre d’identifier les cinq agresseurs. Pas discrets : plusieurs voisins et automobilistes ont été témoins de la scène. Des vidéos circulent. Les lascars sont costauds, tous âgés d’une vingtaine d’années et connus de la justice pour certains, ils résident au camp de gens du voyage de Ginestous. L’un d’eux va voler le téléphone de la victime et le rallumera le lendemain vers midi, assez longtemps pour qu’il « borne » et soit repéré. Les agresseurs s’enfuient en voiture non sans que trois d’entre eux terminent le malheureux à coups de pied. L’un saute sur son ventre à pieds joints. Dans la confusion de la bagarre, le couple de gérants affirme qu’un des agresseurs a tenté de dérober la caisse. Philippe, le portier quinquagénaire, prendra un coup de poing. Il parvient à expulser les protagonistes puis tire le rideau. Sans appeler la police. Avec Roselyne la gérante, ils comparaissent pour non-assistance à personne en danger.

 

Les accusés encourent 20 ans de réclusion

Détenus depuis leurs interpellations menées par la Sûreté départementale de Toulouse entre le 4 février et le 14 octobre 2020, Jason Zigler 23 ans, son frère Anthony 28 ans, Rudy Coussautier 28 ans, les « cousins Buiron » José 24 ans et Patrick 30 ans comparaissent à partir de lundi pour violences en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Ils risquent 20 ans de réclusion criminelle. Les accusés sont respectivement défendus par Mes Nicolas Raynaud De Lage, Eric Mouton, Caroline Marty-Daudibertières, Romain Scaboro et Alexandre Parra-Bruguière (avec Guillaume Conry). La partie civile est représentée par Me Virginie Belacel. Verdict attendu vendredi. 

 

Photo via Facebook " Le zinc à Rosy"