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Près de Lavaur. Deux familles de réfugiés ukrainiens trouvent un refuge, loin des bombes

Inna, sa fille Valeria, Dmitri et Timafeeva viennent d'arriver dans le petit village de Saint-Agnan, près de Lavaur. Pour eux, c'est la fin d'un périple de plus de 2000 kilomètres, loin des bombes russes. 

Publié : 16 mars 2022 à 14h20 par Axel Mahrouga

Dans la salle à manger, le rire du jouet agité par la petite Valéria, 4 ans, tranche avec le regard encore groggy de sa mère, Inna, attablée devant elle. Avec Dmitri et Timafeeva, deux frère et soeur, ils viennent de poser les quelques bagages dont ils disposent à Saint-Agnan, près de Lavaur (Tarn).

Arrivés lundi, ils se disent déjà « reposés », après leur première nuit dans la maison de la maire du village, Brigitte Parayre, et de son beau-fils. Quelques cernes trahissent cependant les stigmates d'un périple de plus de 2000 kilomètres pour fuir Odessa, la ville portuaire dont ils sont originaires. Voilà trois semaines qu'ils parcourent les routes d'Europe pour fuir la guerre. « On est arrivé en Moldavie le 25 février, raconte sereinement Timafeeva. Le 10 mars, on a passé la frontière avec la Roumanie où nous sommes restés dans un centre. On nous a ensuite envoyé vers Cluj, puis nous avons voyagé en bus vers la France, d'abord à Paris puis ici dans le Tarn. »

Ils sont donc partis dés les premières heures de la guerre, mais pour eux, les premières incursions russes marquaient déjà le dernier moment pour quitter l'Ukraine. « Au début, tout était calme à Odessa, témoigne Timafeeva. Mais on a vu ensuite comment tout s'est préparé autour de nous. On avait peur pour nos enfants alors on a décidé de fuir. » Pour Dmitri, le temps pressait également. Âgé de 17 ans au moment des premières incursions des forces russes, il est devenu majeur le 8 mars dernier. Son exode lui permet de ne pas être mobilisé au front.

Cordon de solidarité

À leur arrivée en Moldavie, ils sont pris en charge par Ruslan, un entrepreneur d'origine Moldave travaillant entre Paris et l'Occitanie. C'est lui qui s'est chargé d'organiser leur rapatriement à l'ouest, d'abord vers l'Allemagne puis sur Paris.

Voisin en Moldavie de la maire de la commune - elle possède une résidence secondaire là-bas - il lui parle de la situation de ces quatre réfugiés. « Je n'ai pas hésité à les accueillir, développe l'élue qui se dit prête à les héberger le temps qu'il faudra.

Alors dans la journée de lundi, Ruslan s'est chargé de descendre de la capitale pour permettre à Inna, Dmitri, Valeria et Timafeeva de pouvoir enfin être en paix. « Tout s'est fait très vite, explique l'entrepreneur, on est arrivé hier matin et aujourd'hui déjà tout est organisé. Il y a le rendez-vous avec la préfecture, celui pour inscrire la petite à l'école ». Dès ce mercredi, la petite Valeria a en effet intégré la classe de moyenne section de l'école communale. Il ne fait aucun doute que malgré la barrière de la langue, la fillette saura s'intégrer. Pour preuve, son enthousiasme débordant devant la caisse de jouets offerts par la Croix-Rouge à leur arrivée, tandis que le Préfet du Tarn, la ministre du logement ainsi que leur personnel l'observait farfouiller dans le carton.

Pendant la durée de leur hébergement, les deux petites familles pourront compter sur leur hôte et Ruslan. Lui fait les allers-retours entre Paris et l'Occitanie et va « continuer à les aider avec tout ce qu'on peut, avec tous les moyens que l'on a ».

S'ils pensent toujours à leurs proches restés à Odessa, ville désormais ciblée par l'armée russe, les quatre désormais néo-tarnais espèrent désormais pouvoir s'établir durablement en France. Loin des bombes et de la guerre.