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Perpignan : Louis Aliot dégaine le projet "Bétriu" pour transformer le quartier Saint-Jacques

Un projet qui passe par la démolition d’une cité et la rénovation de ce quartier gangréné par le trafic de drogues. 

3 septembre 2021 à 16h50 par John Bourgeois


Sécuriser, embellir, ouvrir, et accompagner. Voilà les quatre objectifs du projet de rénovation urbaine du quartier Saint-Jacques à Perpignan, qui vient être lancé ce vendredi 3 septembre par le maire Louis Aliot. D’un montant total de 70 millions d’euros, il comprend également la rénovation de la rue Foch, la réalisation du Campus Mailly, la construction de la bibliothèque universitaire et de la requalification de la Place Rigaud, ainsi que la réfection de la rue Llucia.

La partie du projet de rénovation urbaine concernant directement le quartier Saint-Jacques elle était à l’arrêt "depuis près de deux années, en raison de blocages dus, pour une partie à des intérêts électoralistes, et pour une autre partie à des intérêts particuliers", déplore le maire de Perpignan qui souhaite "requalifier cet axe structurant du cœur de Perpignan".

Démolir la cité Bétriu pour sécuriser le quartier

C’est ce lundi 6 septembre que débutera la première étape de ce projet "Bétriu". Elle concerne la démolition du bâtiment actuel de la cité Bétriu, avec une phase de préparation pendant deux semaines, et la phase de destruction. La fin des travaux est prévue le 29 octobre prochain. Durant cette période, le stationnement sera interdit aux abords du chantier (rues Remparts Saint-Jacques, abords de la place Cassanyes, rue Michel Carola, rue des Potiers).

Louis Aliot s’est fixé la sécurisation de sa ville comme priorité de son mandat. Aujourd’hui, il s’agit d’une action radicale au vu de la situation du quartier. "Cela fait tellement de temps que cela dure qu’il fallait prendre une décision", assure Louis Aliot qui défend un projet global de requalification. "Au regard de l’habitat insalubre, des difficultés des populations qui vivent dans ces quartiers, et qui subissent ces trafics et cette insécurité, ce n’est pas une solution miracle, ce n’est pas une démolition, pour moi c’est une reconstruction. Il y a un bâtiment certes, qui va tomber, mais au même endroit, il y a un bâtiment beaucoup plus joli qui va être construit et qui va donner un lieu de vie supplémentaire à ce quartier-là."
 

Louis Aliot, maire de Perpignan


Mais est-ce finalement une nouvelle fois déplacer le problème ? Une critique souvent utilisée contre Louis Aliot et son action dans les cités. "Le maire que je suis a peu de moyen d’embrasser la situation générale. Regardez Macron à Marseille, il a fallu un énième mort pour que le président de la République prenne l’urgence de la situation et annonce 1 milliard. Bon j’aurais préféré qu’il vienne les donner à Perpignan", répond alors l’élu perpignanais, qui assure d’ailleurs que les habitants qui vivent dans la cité "resteront là" (ils sont relogés le temps des travaux).

Un projet plus large

Dans ce projet de rénovation urbaine, il y a la démolition mais donc aussi la reconstruction et donc "l’embellissement" du quartier. Cela passera par la réalisation de 35 logements dont l’architecture devra permettre la mise en valeur de l’espace, puis la création d’un parc urbain dans lequel viendront s’insérer des aménagements temporaires destinés aux habitants (espace de jeux et d’entraînement pour enfants).

"Il n’y a pas que l’urbain. Il y a le projet social. La maison de quartier, l’espace jeune, tout le soutien à la culture que nous mettons dans ce quartier", ajoute Louis Aliot qui souhaite également "ouvrir" Saint-Jacques. La municipalité doit alors réaliser des logements en accession libre mais aussi de logement dits "très sociaux" pour les habitants les plus en difficulté, et "permettre les conditions d’une réelle mixité sociale".
 

Louis Aliot


Le dernier volet du projet Bétriu concerne "l’accompagnement" au sein du quartier Saint-Jacques. Pour cela, la mairie compte sur sa maison de quartier installée à l’espace Carola et le renfort de sa présence dans le secteur. Les commerçants du quartier nous confirmaient en tout cas avoir besoin d’aide il y a quelques jours à notre micro, se sentant pris en otage par les trafiquants de drogues. Le projet Bétriu y répondra-t-il ? On en saura plus dans quelques mois…