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Montant de la facture à Sivens: on nous cache le coût du projet de territoire

Publié : 20 juillet 2021 à 7h36 par

Depuis des mois, notre rédaction demandait  à coup de mails et de courriers, les détails du coût des études et frais engagés pour Sivens, depuis l’arrêt du chantier de retenue d'eau, suite à la mort de Remy Fraisse, ce jeune écologiste tué par un tir de grenade offensive en octobre 2014, lors d'affrontements entre forces de l'ordre et antis barrage.

Le compte n'y est pas

L'état vient de rendre public une partie du coût du projet de territoire de la Vallée du Tescou: le montant  officiel est de 365 000€, mais selon des détails obtenus sur l’argent public consacré au projet de territoire, le compte n’y est pas. 

L’étude la plus chère, 100 000€, concerne "la vingtaine de  solutions d’apport en eau étudiées avec leur faisabilité technique ainsi que les coûts d’investissement et de fonctionnement ».

La dernière étude a été lancée fin mars par la secrétaire d’état Bérangère ABBA.  Elle consiste à délimiter la zone humide en partie amont du Tescou et à  identifier toutes les zones humides  de la vallée. 

Une étude qui va durer 12 mois et qui coûtera environ 60 000€.

Enfin, la transparence  promise  est encore toute relative puisqu’ il manque dans les tableaux fournis par l'Etat, des informations  pour environ  500 000€ de dépenses.

Les élus, comme les services de la préfecture, avancent  une somme  totale de 700 à 900 000€  d’argent public dépensés pour ce projet de territoire.  

Les conclusions des experts devraient être publiées mi 2022, soit après l'élection Présidentielle. 

Un rendez-vous manqué

Par ailleurs, une réunion concernant le projet de territoire de Sivens devait se tenir récemment, mais elle a été reportée. Les instances de co-construction et notamment tous les élus, principalement pro barrage, ont décliné l'invitation de Bérangère Abba, secrétaire d’état auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la biodiversité. Ils refusent aussi la nomination d'un médiateur, "on a assumé 200 réunions, on est arrivé à des consensus, le dialogue s'est fait", explique Marilyne LHERM, présidente de l’instance de co-construction du projet  de territoire de la vallée du Tescou. "On ne voit pas l'utilité d'un médiateur" selon elle.  Et de rajouter, "maintenant il faut passer à l'action et arrêter de dépenser de l'argent inutilement".