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Mendiants bulgares exploités à Toulouse : 3 à 10 ans requis contre la majorité des prévenus

Publié : 8 février 2021 à 13h00 par La Rédaction

Délibéré prévu mercredi.

 

De trois à 10 ans de prison ont été requis lundi à Toulouse pour la majorité des 18 Roms bulgares accusés d'"esclavagisme moderne" sur 33 de leurs compatriotes. "De grâce, arrêtez de pleurer sur votre sort. Vous n'êtes pas crédibles un seul instant face au dossier qui démontre votre implication", a lancé lors de ses réquisitions la procureur Hélène Gerhards face aux prévenus jugés pour traite d'êtres humains, exploitation de la mendicité et blanchiment d'argent.

Le parquet a ainsi requis 10 ans de prison contre quatre des 17 prévenus -la 18e étant hospitalisée-, puis des peines allant de trois ans à neuf ans pour les autres. Un détenu, le seul à comparaître libre, s'est vu requérir un an de prison "aménageable", étant donné qu'il a "été le seul à avoir eu le courage de reconnaître les faits, et qu'il a fait beaucoup d'efforts d'intégration en France". Mme Gerhards a également demandé qu'une interdiction définitive de territoire français soit prononcé à l'encontre de 16 prévenus.

Ce procès, audiencé sur huit jours et délocalisé hors des murs du tribunal judiciaire à cause du nombre de prévenus, d'avocats et des interprètes a eu pour particularité de se tenir sans parties civiles.

Les victimes étaient en effet volontairement retournées en Bulgarie depuis le début de l'enquête il y a près de quatre ans.

Pour l'accusation, les prévenus "ne vivaient pas dans la misère comme ils le prétendent. Le camp de Gabardie (au nord-est de Toulouse) était leur siège social, leur lieu de travail, d'où ils contrôlaient leurs mendiants" qui leur ramenaient chacun entre 900 et 4.000 euros par mois, affirme Mme Gerhards.

 

AFP.