Marché de Noël de Perpignan : entre satisfaction des commerçants et polémique sur les réseaux sociaux
7 décembre 2020 à 19h01 par John Bourgeois
Après le premier bain de foule de ce week-end, certaines images du marché n’ont pas manqué de faire réagir sur Facebook et Twitter.
Ils étaient nombreux ce week-end à s’être déplacés sur les quais Vauban pour profiter des premiers jours du marché de Noël de Perpignan. Installés dans leurs chalets, les quelques commerçants que nous avons interrogés apparaissaient ce dimanche tous très satisfaits d’avoir pu "enfin" travailler. En effet, le marché perpignanais est l’une des rares festivités à être autorisées dans le pays. Mais c’est aussi pour cette raison que ses débuts ont été vivement commentés
Foule le samedi, un peu moins le dimanche
Les habitants du département s’étaient donné le mot ce samedi, pour la plus grande joie des commerçants. "Il y a du monde, c’est plaisant. On se sent très privilégié. On remercie le maire de Perpignan de s’être battu pour avoir ce marché de Noël", nous confie Nadia, qui tient un stand de savons de Marseille. Dans les chalets, on espère rattraper de longs mois sans travail. "On est très content parce qu’on avait très peur de faire encore un mois de décembre zéro, comme on a fait un mois de novembre zéro. On espère que cela dure, qu’il n’y ait pas de fermeture, et que tout le monde vienne nous voir", ajoute cette commerçante, qui assure que les contraintes sanitaires ne sont pas venues gâcher la fête.
Venus en nombre faire leurs achats de Noël, les Perpignanais ont en plus pu profiter des festivités du centre-ville de Perpignan. Pour Didier Cazeilles, représentant de la marque All Sport Vintage, "l’accueil est excellent". "Depuis hier on se rend compte qu’avec les illuminations qui sont magnifiques cette année, il y a du monde et c’est agréable. Ça redonne la pêche". Ce dimanche, l’euphorie apparaît tout de même plus nuancée. "On ne peut pas dire que c’est le même engouement que l’année dernière", estime Carole, qui vend des huîtres perlières sur le marché.
La colère monte sur les réseaux sociaux
Depuis ce samedi, plusieurs images du marché créent l’incompréhension, voire l’indignation, sur Facebook et Twitter. Elles montrent une foule de personnes présentes sur le marché de Noël, parfois sans masques. Certains se délectent également de mets proposés à la vente à emporter, à seulement quelques mètres des chalets. À l’origine des nombreux posts et commentaires sur les réseaux, la plupart sont restaurateurs.
C’est incompréhensible selon Sylvain, gérant du restaurant Le Coco Rico à Perpignan. "De voir ça, ça m’énerve. Alors ce n’est pas le fait qu’ils aient autorisé le marché de Noël et de voir du monde, au contraire. Les commerçants en ont besoin et c’est très bien pour eux. Mais ce qui m’énerve au plus haut point, c’est que pourquoi cela est autorisé, alors que de l’autre côté on a des restaurants à l’agonie, dont je fais partie, qui sont fermés", explique-t-il. Ce restaurateur qui ne souhaite pas voir la fermeture du marché, pointe l’incohérence des décisions gouvernementales depuis plusieurs semaines.
Ce n’est pas tout à fait le même constat pour Pascal, salarié d’une crêperie perpignanaise, qui a commenté la photo postée par une amie. "Ce qui m’a choqué le plus, c’est le monde, le nombre de personnes qui ne portent pas le masque. Ce sont les stands qui distribuent de la nourriture, où les gens s’agglutinent pour manger alors que les restaurants sont fermés". Cet employé de la restauration aimerait plus de contrôles. "Ce qui m’a choqué, ce sont les forces de l’ordre qui était présentes, et que personne n’a réagi. Pourquoi la municipalité et le préfet ont laissé ces gens-là ?"
La municipalité a répondu dès samedi
Évidemment, cette polémique n’est pas passée inaperçue du côté de la mairie, qui a tout de suite constaté la forte affluence du samedi. Frédéric Guillaumon, adjoint en charge du commerce et de l’espace public, nous a confirmé que "les mesures ont été renforcées dès ce samedi, avec plus de contrôles, des barrières déplacées, et un comptage du nombre de visiteurs", sans compter la surveillance d’agents de sécurité et de policiers municipaux présents sur site. L’élu nous affirme "se plier aux instructions de la préfecture". Alors, que faire de plus ? Une chose est sûre, les nombreux indignés des réseaux sociaux ne souhaitent pas la fermeture du marché, mais surtout voir le gouvernement revoir sa copie.