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Lycées pro : à Toulouse la réforme ne passe pas non plus

Moins de cours et plus de stages pour les élèves en lycée professionnel. Enseignants, élèves et syndicats se sont rassemblés devant le Rectorat pour faire entendre leurs revendications.

18 octobre 2022 à 20h52 par La Rédaction

 

Ils dénoncent une réforme qui prévoit d'augmenter de moitié en trois ans la durée des stages des lycéens professionnels. Le Mouvement National des Lycéens (MLN) a appelé à la grève et au blocus dans les établissements de la Haute-Garonne ce mardi 18 octobre. Enseignants, élèves et représentants des syndicats se sont rejoints devant le lycée Bellevue de Toulouse en milieu de matinée pour décréter un « lycée mort ». Ils se sont ensuite rassemblés devant le Rectorat de l’académie de Toulouse avant de rallier la manifestation interprofessionnelle en début d’après-midi. 3500 personnes ont défilé selon la préfecture. 

Myriam Martin, professeure au lycée professionnel de Bellevue et représentante de la CGT Educ’Action ne décolère pas : « ils veulent mettre d’avantage nos élèves en stage, comme si l’entreprise pouvait se substituer à l’école alors que nos élèves ont besoin de savoirs et de connaissances comme tous les élèves ». Moins de 7% d’enfants de cadres sont inscrits en lycées professionnels, le reste est issu de milieux populaires « encore une fois ceux qui sont sacrifiés, personne ne proteste, personne ne dit rien, on dénie à ces élèves le droit de faire des études comme les autres, c’est tout simplement insupportable ».

« On ne fait pas de la chair à patrons », les mots forts de Myriam Martin qui s’inquiète de l’avenir de ses élèves face à un ministère de l’Education qui ne prendrait pas en assez considération les filières pro ; « notre interlocuteur aujourd’hui ça doit être à la fois le Ministre de l’Education et le Président de la République puisque c’est lui qui veut cette réforme » ; « on veut retirer ce projet qui est un projet catastrophique » clame la représentante de la CGT Educ’Action. Même tonalité chez Lisa, 17 ans et élève en Accompagnement, Soin et Service à la Personne (ASSP) à Emilie de Rodat à Toulouse qui a l’impression « d’être prise pour une bête de foire » ; « on aura moins de connaissances donc on sera encore moins valorisé au niveau de Parcoursup. Déjà que pour les filières pro c’est compliqué, avec cette réforme ce sera encore pire ». 

Selon le Rectorat 32,3 % des enseignants des Lycées pro étaient en grève sur l'académie de Toulouse ce mardi.  

 

Théo Rodriguez