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Lettre anonyme chez Airbus : l'avionneur découvre de mystérieuses fioles radioactives à Colomiers

Publié : 25 septembre 2019 à 15h44 par Brice Vidal

Les capsules de Radium 226 étaient coulées dans le béton.

 

Alerte chez Airbus ! 

Le groupe européen Airbus Opérations a retrouvé des fioles radioactives coulées dans un de ses bâtiments début 2018. Cette histoire assez incroyable vient d'être révélée par l’Asn (Autorité de sûreté nucléaire) ce mercredi.

 

Tout commence par une lettre anonyme...

L’avionneur européen a reçu début 2018 une lettre anonyme alors qu’il s’apprêtait à détruire un bâtiment à Colomiers. Le courrier indiquait précisément la présence de fioles de Radium 226 dissimulées sciemment dans le béton. Airbus prévient aussitôt l'ASN qui fait une inspection sur le chantier de démolition le 20 mars 2018.

Les flacons seront finalement évacués sans incident par l'ANDRA (l'agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) en janvier dernier. L'événement n'a pas eu, selon l'ASN, "de conséquence sur le personnel de l'établissement, le public ou l'environnement." Il est évident qu'une contamination d'ouvriers sur le chantier aurait entraîné "une situation d'urgence radiologique" prévient Hermine Durand, cheffe de la division sud-ouest de l’ASN.

 

Un incident classé niveau 1 INES

Cette découverte, aussi inédite qu'elle soit, a été classé au premier niveau de l'échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires) qui en contient sept.

Ce qui interpelle dans cette affaire, c'est la dissimulation volontaire de ces flacons de Radium 226. Un produit extrémement toxique qui a été un temps utilisé dans la fabrication de peintures pour cadrans dans l'aviation.

Le radium a été utilisé jusqu'aux années 1950, pour ses propriétés de radioluminescence. Son utilisation aurait été abandonnée dès les années 1960.

 

Pour ce qui est du Radium de Colomiers, les fioles étaient stockées dans des bidons remplis de billes de plomb.

Airbus affirme avoir lancé une enquête interne - cette dernière n’a pas abouti - et rien n’indique qu’une plainte ait été déposée par l’avionneur, au pénal.

Hermine Durand, cheffe de la division sud-ouest de l’ASN.