Les tueurs présumés de Monique, près de Perpignan, ont fait l’objet d’un appel à témoins sur les réseaux sociaux
Leurs photos respectives avaient été diffusées à un moment où tout le monde ignorait le meurtre sordide qui venait de se produire. On vous raconte pourquoi le funeste « road movie » du couple commingeois était sous surveillance.
17 novembre 2021 à 15h55 par Brice Vidal
Et si un appel à témoin avait mené les enquêteurs sur la piste des tueurs entre Perpignan et Saint-Gaudens ? Ce mardi, un couple originaire de Saint-Gaudens a été mis en examen et incarcéré pour meurtre et complicité de meurtre, après la découverte du corps de Monique Garabito à Estagel, près de Perpignan. La femme de 78 ans a été retrouvée morte par son fils le 11 novembre. Les deux mis en cause sont le petit neveu de la victime et sa compagne. Jérémie et Alexandra, âgés respectivement de 25 et 33 ans sont originaires de Saint-Gaudens. Et c’est un appel à témoins qui a probablement permis aux enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie de Montpellier de remonter jusqu’aux auteurs présumés.
Un appel à témoin sur les réseaux sociaux
Selon nos informations, l’appel, à témoin aurait été lancé par un proche de la jeune femme et a été notamment partagé via Facebook par le site d’informations Perpignan Infos. Il était écrit dans le post « Alexandra N. (nous ne préciserons pas son nom) mère de deux enfants et son petit ami Jérémie ont tous les deux disparus. Originaires de Saint-Gaudens, leur voiture a été flashée entre Prades et Perpignan ce mardi », le 9 novembre. Mardi le procureur de Perpignan, Jean-David Cavaillé, a indiqué que le décès Monique Garabito datait du lundi 8 novembre. Des coups à l'arme blanche ont vraisemblablement causé la mort de la victime. Les suspects ont été interpellés dimanche 14 novembre, alors qu'ils s'apprêtaient à fuir.
Un road movie meurtrier ?
En fait, les policiers de Saint-Gaudens auraient été saisis en premier lieu d’une disparition inquiétante. L’ex-mari de la mise en cause s’inquiétait de ne pas la voir venir chercher ses enfants, la pensant sous influence du nouveau compagnon, Jérémie. Il prévient les autorités. Pensant Alexandra en danger, les policiers auraient alors lancé des investigations poussées (bornage téléphonique notamment). Ils s’aperçoivent rapidement que le couple a bougé hors de la Haute-Garonne. Les gendarmes de la Section de recherches de Montpellier, saisis de l’enquête pour homicide le 12 novembre, font le lien et contactent alors les policiers.
Toujours selon nos informations, le couple, suite à l’homicide, se serait « mis au vert » peut-être dans le secteur d’Aulus-les-Bains. Ils auraient emporté du matériel de camping, notamment pour se protéger du froid. Les policiers de Saint-Gaudens auraient alors mis en place une planque dans le secteur de Miramont-de-Comminges. Lorsque le couple prend la route le dimanche, les enquêteurs suivent discrètement leur véhicule tous feux éteints, avant de les interpeller à Pointis-de-Rivière. Que faisaient-ils dans ce secteur ? Voulaient-ils encore régler des comptes familiaux dans le cadre d’un funeste road movie ? L’enquête devra le déterminer. Toujours est-il que les deux mis en cause paraissaient très détachés de la situation lors des toutes premières auditions. Aucun stupéfiant n’aurait été retrouvé sur eux. A ce stade, les enquêteurs privilégient l'hypothèse d’une vengeance familiale. Le principal suspect, âgé de 25 ans, n'a pas d'antécédents judiciaires. Il est "sans emploi, et peu fixe en terme de domicile" selon le parquet. "Même type de profil" pour sa compagne. L'enquête, à la main d'un juge d'instruction, se poursuit dans le secret de commissions rogatoires.
BV avec JB.