Les pompiers des Pyrénées-Orientales s'équipent de caméras mobiles
13 janvier 2020 à 18h55 par John Bourgeois
Ces caméras mobiles permettront de lutter contre les violences commises envers les agents sur le terrain. Ces agressions sont en hausse en France.
D'ici la fin de la semaine, les sapeurs-pompiers des Pyrénées Orientales pourront désormais se munir de caméras embarquées. C’est un dispositif expérimenté dans douze départements de France. En Occitanie, la Haute-Garonne et les Pyrénées-Orientales sont les premiers à en faire l'expérience. Ces caméras mobiles permettront de collecter des preuves de violences commises à l’encontre des personnels du SDIS. Ces agressions physiques sont en augmentation dans le pays, y compris dans le sud de la France. C’est le constat que fait Jean-Pierre Salles-Mazou, contrôleur général du SDIS 66.
"Ces agressions pouvant être principalement liées à des victimes sur lesquelles on intervient, qui sont sous état d'ébriété ou sous usage de stupéfiants, voir d'énervement particulier. Et dans un nombre de cas bien moindre, éventuellement d'agressions de type délinquance."
En 2019, 23 plaintes ont été déposées par des pompiers du SDIS 66. 17 concernent des agressions physiques. Désormais, les agents sur le terrain pourront filmer leurs agresseurs.
"Si le pompier est face à une situation potentiellement dangereuse, il va informer l'agresseur, en lui disant que cela va être filmé. Les 30 secondes précédant le moment où le pompier va appuyer sur le bouton "enregistrer" vont être gardées en mémoire. Et à partir du moment où le pompier va appuyer sur le bouton, on va avoir ces premières 30 secondes, et ensuite toute la phase d'enregistrement jusqu'à la fin de l'intervention, sur laquelle il signifiera à la personne que celle-ci a été enregistrée" explique Jean-Pierre Salles-Mazou
Lorsque le sapeur-pompier rentre en caserne, il dépose la caméra dans un chargeur qui récupère les données. Seul quelques officiers administrateurs seront habilités à les récupérer pour les transmettre à la justice dans le cadre d'un dépôt de plainte ; les agents porteurs de la caméra mobile ne pouvant à aucun moment visionner les images.
Deux objectifs principaux : la disuasion et la protection des personnels du SDIS.
"L'objectif c'est de dissuader toute agression et de prévenir par la raison. Et si malheureusement l'agression a au lieu, qu'elle soit verbale ou physique, c'est d'obtenir des preuves concrètes et matérielles, au-delà des déclarations du sapeur-pompier et des plaintes que nous déposons auprès des forces de l'ordre, de manière à appuyer ces plaintes et poursuivre les auteurs."
Un autre objectif est à terme de pouvoir réutiliser les images enregistrées, qui seront anonymisées ; et s'en servir comme éléments d'appui à des formations du personnel de secours. Pour l'instant dans le département, les centres d’incendie et de secours de Rivesaltes, Perpignan Sud et Perpignan Nord seront équipés dès la fin de la semaine, à hauteur de 10 caméras par site. Mais de nouveaux centres des Pyrénées-Orientales devraient se doter du matériel d'ici l'été prochain, période où les interventions sont en très forte augmentation.