Les labos vétérinaires, une piste longtemps ignorée contre le Covid-19 affirme le Castrais Jean-Marc Assemat
Publié : 13 avril 2020 à 15h48 par La Rédaction
Jean-Marc Assemat, vétérinaire à Castres et conseiller régional à l’Ordre des vétérinaires en Occitanie.
Olivier Véran, le Ministre de la Santé, a annoncé dès le 3 avril que les laboratoires vétérinaires pouvaient aider au dépistage du virus. Des connaissances sur les maladies contagieuses sont mises à disposition par les vétérinaires, mais aussi des ressources humaines et matérielles.
Ce weekend, le Ministère de la Santé a autorisé les laboratoires vétérinaires à tester pour le dépistage du Covid-19. Jusqu'ici, le code de la santé n’autorisait pas ces laboratoires à tester pour des produits destinés aux humains. Une interdiction absente chez la plupart de nos voisins européens. Les laboratoires vétérinaires proposaient avec insistance leurs connaissances pour les tests.
Pour envisager le déconfinement, c’est surtout les tests sérologiques qui seront déterminants. Ces examens permettent de détecter si une personne a été contaminée par le virus puis immunisée. Les vétérinaires sont habitués à étudier les maladies contagieuses chez les animaux, comme la grippe aviaire ou la peste porcine. "Nos laboratoires départementaux ont un savoir-faire et peut-être que nous pourrions aider à l’analyse de ces sérologies qui seront nécessaires lorsque le déconfinement arrivera" explique Jean-Marc Assemat, vétérinaire à Castres et conseiller régional à l’Ordre des vétérinaires en Occitanie.
Mobilisation des vétérinaires contre le coronavirus dans la région
En Occitanie, les vétérinaires ont prêté 50 respirateurs, 7 concentrateurs d’oxygène et 46 appareils de monitoring aux services de réanimation. Ce matériel, indispensable à l’assistance respiratoire des cas graves de Covid-19, est très sollicité. Médecine humaine et vétérinaire utilisent le même matériel, seuls les paramétrages des machines différent.
Des vétérinaires ont aussi rejoint la réserve sanitaire : dans la région, plus de 600 vétérinaires ont répondu présents pour assister le personnel médical. Vétérinaires exerçants, étudiants et retraités se sont portés volontaires. "Nous ne remplacerons pas les médecins bien sûr car le travail est de plus en plus technique mais on peut jouer un rôle important dans la régulation des appels téléphoniques et l’accueil des patients à l’hôpital. On se pliera totalement à la demande des médecins" affirme Jean-Marc Assemat.
Photo : FB École nationale vétérinaire d'Alfort - EnvA. Du matériel mis à disposition de la médecine humaine. Les équipes de l'EnvA ont envoyé à l'hôpital Bégin (94) des moniteurs, des pousse-seringues, des pompes à perfusion, deux échocardiographes, un électrocardiogramme numériques.
Eva Sannino.