Les dealers vendaient leur produit mortel en lisière de forêt entre Revel et Sorèze
Publié : 1er février 2021 à 19h22 par Brice Vidal
Le trafic d'héroïne démantelé par les gendarmes avait des ramifications internationales.
Un trafic international d’héroïne vient d’être démantelé dans le Lauragais. La drogue (très dangereuse) irriguait Sorèze, Revel ou Castelnaudary, alimentant donc les toxicomanes de trois départements. Tout est parti d'un "tuyau" du terrain que les gendarmes de la brigade de recherches de la compagnie de Villefranche-de-Lauragais, agissant sur commission rogatoire d'un juge d'instruction toulousain, ont su parfaitement exploiter.
Un fournisseur albanais basé à l'étranger
Une information judiciaire était ouverte en juillet dernier. En six mois, les enquêteurs mettaient au jour un trafic bien huilé dans lequel "les revendeurs dealaient l'héroïne en lisière de forêt entre Sorèze et Revel et même ailleurs" a expliqué le procureur de la République de Toulouse Dominique Alzéari. Une drogue acquise grâce à une méthode peu conventionnelle : les trafiquants utilisaient, pour s'approvisionner, "une sorte de centre d'appels basé en Albanie" avec "une nouvelle forme d'organisation de trafic : des lieux de revente locaux et régionaux et des relais de l'étranger " .
Une tête du réseau "logé" à Albertville
Deux individus - un Français et un Albanais - étaient interpellés avec l'appui de l'antenne GIGN de Toulouse le 20 décembre dernier à Sorèze. Puis présentés au magistrat instructeur et incarcérés. Les enquêteurs de la "BR" continuaient leurs investigations et remontaient jusqu'à la tête de réseau en France. Un ressortissant albanais, déjà condamné en 2017 pour des affaires de stupéfiants et blanchiment, installé dans un appartement d'Albertville (74), était appréhendé à l'Aude mardi dernier. Il a été mis en examen pour trafic de stupéfiants et associations de malfaiteurs samedi et incarcéré.
Au final 1 kg d'héroïne a été saisi (environ 80 000 euros à la revente), ainsi que 6500 euros et de la cocaïne. Pour le Colonel Jacques Coupery du groupement de gendarmerie de Haute-Garonne "c'est la connaissance du milieu, leur implication et leur circuit de renseignements qui fait que les gendarmes ont pu débuter les investigations et les compléter avec leurs voisins du Tarn et de l'Aude."