ActualitésTarn

Le bornage du téléphone de Delphine Jubillar : "pas fiable" selon la défense, "déterminant" pour la partie civile

La dernière expertise technique divise les avocats. Cédric devra expliquer pourquoi le bornage du téléphone ne colle pas avec sa version. 

Publié : 21 septembre 2022 à 23h20 par Brice Vidal

 

Un nouvel indice, dans l’enquête sur la disparition de Delphine Jubillar, tendrait à incriminer un peu plus Cédric son mari mis en examen depuis le 18 juin 2021 pour meurtre par conjoint. Une nouvelle expertise démontre que le téléphone de Delphine n’aurait jamais bougé du domicile de Cagnac-les-Mines la nuit de la disparition

 

Les experts eux-mêmes "émettent des réserves" selon la défense

Selon ces nouveaux éléments, jusqu’au petit matin, l’appareil de la victime a borné au niveau du lotissement de la rue Yves-Montand. Selon nos informations, il est consigné en procès-verbal que, lorsque les gendarmes sont venus constater la disparition au matin du 16 décembre 2020 et fouiller les alentours, Cédric Jubillar aurait demandé à rester près de ses enfants qui dormaient. Pour Me Emmanuelle Franck, un des avocats de Cédric Jubillar, cette expertise n’est pas fiable "elle ne change rien car elle n'est pas valable du point de vue scientifique. Il est impossible de géolocaliser un téléphone de manière aussi précise. Tout le monde le sait en matière de justice, de police et de gendarmerie" assène-t-elle "on fait semblant de ne pas le savoir dans ce dossier" et "à 1h44 les experts disent que le téléphone active une cellule qui se trouve à 14 km mais que certainement ce doit être une erreur, à croire que dès que ça ne va pas dans le sens de l'accusation c'est une erreur". Par ailleurs "les experts eux-mêmes disent attention, nous sommes obligés d'émettre des réserves" car "le réseau téléphonique n'est pas le même et les conditions climatiques (propagation des ondes) n'étaient pas les mêmes."   

 

 

Cette expertise "met en pièce toute la défense de Cédric Jubillar" pour Me Pressecq

A l'inverse, pour Me Philippe Pressecq, avocat de Lolita, la cousine de Delphine : c’est tout le contraire. Selon lui la défense jusque-là contestait les arrêts de la cour d'appel et désormais tente de discréditer des preuves scientifiques ; "si la défense considère que ces expertises ne sont pas bonnes, qu'elle demande une contre-expertise ! Et on verra ce qu'il se passe. En attendant il y a des analyses sérieuses avec des experts reconnus et une technique utilisée beaucoup plus souvent que la défense ne le prétend", pour le conseil albigeois cette expertise "met en pièce toute la défense de Cédric Jubillar, cela fait bientôt un an et demi qu'on nous répète que Cédric Jubillar a passé sa nuit à dormir, que son épouse est partie de la maison avec son téléphone portable, qu'elle aurait été agressée par des inconnus ou partie volontairement. Eh bien non, elle est morte sous les coups de son mari qui était seul présent au domicile".  Nul doute que Cédric Jubillar va devoir expliquer pourquoi le téléphone de sa compagne a borné au domicile le matin du 16 décembre. 

Cédric Jubillar, pour qui le SPIP a émis un avis défavorable à une libération sous contrôle judiciaire, sera interrogé ce vendredi dans le bureau des juges d'instruction.