La défense a plaidé une 6e fois devant la cour d'appel pour tenter de faire libérer Cédric Jubillar
Devant la Chambre de l'Instruction à Toulouse, le parquet général a requis sans surprise le maintien en détention du plaquiste tarnais soupçonné d'avoir tué sa femme.
Publié : 11 octobre 2022 à 16h09 par Brice Vidal
Les avocats de la défense de Cédric Jubillar ont plaidé une 6e demande de remise en liberté ce mardi devant la Chambre de l'Instruction de la cour d'appel de Toulouse. Le parquet général a requis, sans surprise, le maintien en détention du plaquiste tarnais soupçonné d'avoir tué sa femme en décembre 2020. La décision sera rendue le 18 octobre.
Huis clos, encore
Il nous est impossible de révéler le contenu des échanges puisque l’audience était à huis clos, encore. Du point de vue de la défense, sans corps, sans scène de crime, sans arme du crime, le plaquiste tarnais doit être libéré de sa détention provisoire à la prison de Seysses. Et Me Alexandre Martin, l’un des avocats de Cédric Jubillar, pestait ce mardi contre la décision de huis clos : "c'est insupportable, la justice a tellement honte de ce qu'elle est en train de faire qu'elle veut se cacher [...] la défense ne se laisse pas aller au découragement sinon on n'est pas digne d'être avocat, on en est proches mais on ne lâchera rien". A l'inverse, pour Laurent Nakache-Haarfi, avocat de la famille de Delphine Jubillar, le huis clos se justifie : "c'est normal, il faut préserver la dignité des parties civiles notamment des enfants qui sont très jeunes" et "rien n'a évolué dans le sens où on a toujours des indices graves et concordants à l'encontre de Mr Jubillar".
La reconstitution en ligne de mire le 9 novembre
Jusque-là, une quinzaine de magistrats différents ont décidé de maintenir le Tarnais en détention provisoire. Il n’a pas été jugé mais est mis en examen depuis le 18 juin 2021 pour le meurtre de sa compagne près d’Albi en décembre 2020. Selon nos informations, on s’approche du terme de l’instruction : la phase d’enquête. Mais il manque la reconstitution. Me Emmanuelle Franck pour la défense, attend ce moment "avec impatience" vu que Cédric, son client, nie tout en bloc ; "selon les éléments prétendument à charge retenus, vous comprenez que la scène du drame s'est passée à l'extérieur - l'histoire des cris entendus par les voisines - ou bien que ça s'est passé dans la chambre - c'est pour cela qu'a été expertisée trois ou quatre fois la housse de couette - ou enfin si l'on en croit les déclarations du codétenu que ca se serait passé dans le salon de la maison. Quel est le scénario qu'on lui reproche ?"
Selon l'hebdomadaire en ligne Le Point, information qui nous a été confirmée par une source proche du dossier, la reconstitution de la funeste nuit du 15 au 16 décembre 2020 aura lieu le 9 novembre prochain à Cagnac les Mines. Il s’agirait d’une des dernières phases de l’enquête sur la disparition de l’infirmière et d’une demande des avocats de la défense.