L’appel à l’aide du CHU de Toulouse complètement saturé : "chaque jour on reçoit 250 enfants dont 5 en danger de mort"
Les affections respiratoires, bronchiolites notamment, sont très violentes cette année. Le plan blanc a été déclenché à l’hôpital des enfants. Sur les urgences adultes la situation n'est pas meilleure. Pour ne rien arranger la clinique de l'Union ferme ses urgences de nuit ce soir. Explication.
16 décembre 2022 à 14h31 par Brice Vidal
L’appel à l’aide du CHU de Toulouse saturé ce vendredi. Les affections respiratoires, bronchiolites notamment, sont très violentes si bien que le plan blanc a été déclenché à l’hôpital des enfants.
La situation est très préoccupante au CHU de Toulouse (principalement Rangueil et Purpan), selon Sandrine Charpentier chef de pôle de médecine d’urgence adultes ; « il y a de plus en plus d'entrées de patients âgés depuis une semaine, jeudi nous avons reçu plus de 400 patients, alors qu'en général ça tourne entre 300 et 350 ». Ingérable. Et le Covid n'est pas seul en cause. La typologie des patients : des pathologies respiratoires ou patients Covid « fragilisés » et « qui décompensent les pathologies chroniques ». Une cinquantaine de patients Covid sont actuellement accueillis en gériatrie au CHU, 12 patients Covid seulement en réanimation.
Gestes barrières pendant les fêtes, éviter de saturer les urgences et appel à la médecine de ville
Alors le mot d'ordre est simple : il ne faut surtout pas engorger le CHU en venant pour des motifs bénins, sous peine d'attendre 6 à 8 heures avant une prise en charge « sauf cas grave évidemment » rappellent les médecins. « La population doit se protéger pendant les fêtes contre tous les virus respiratoires, d'autant que la grippe va arriver (elle pourrait être très virulente cette année vu ce qu'il se passe actuellement dans l'hémisphère sud) ». « La médecine générale doit aussi nous aider à répondre au besoin ainsi que les cliniques privées. »
Il faut donc porter un masque, respecter les mesures barrières pendant les fêtes, ne pas avoir le réflexe « urgences » dès qu’un enfant est malade. Et contacter son médecin traitant ou se diriger vers les maisons médicales et les cliniques en priorité (à Toulouse Ducuing, Rive gauche ou Croix du sud). La situation se tend aussi car la Clinique de l’Union va fermer son service d’urgence de nuit ce vendredi soir, pour cause d'absentéisme médical sans qu’aucune solution ne puisse être trouvée, il s’est passé la même chose sur la clinique Ambroise Paré le week-end dernier. Les couloirs de Purpan et Rangueil regorgent de patients depuis une semaine.
Situation critique chez les enfants
Il faut impérativement « limiter les venues à l’hôpital des enfants non indispensables » car cette situation va durer au moins jusqu’à début janvier explique Isabelle Oliver-Petit, pédiatre à l’hôpital des enfants qui vient de déclencher le niveau 1 du plan blanc.La tension est forte depuis plus d’un mois en raison des bronchiolites et autres infections respiratoires alors que du personnel avait été recruté. Une quarantaine de lits supplémentaires avaient été ouverts en anticpation. Insuffisant. « Nous recevons 250 enfants par jour aux urgences pédiatriques, soit 25 enfants hospitalisés toutes les 24 heures et 5 enfants en urgence vitale absolue ; les enfants de 2 à 6 mois sont très touchés » et « ce sont tous les enfants, pas les enfants fragilisés, c’est le tout-venant » insiste-t-elle.