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Intense émotion à Toulouse pour la cérémonie d’hommage aux victimes des attentats de 2012

Les présidents français et israélien côte à côte pour honorer la mémoire des 7 victimes de Mohamed Merah il y a 10 ans. 

20 mars 2022 à 21h37 par Brice Vidal

 

En mars 2012, Toulouse fut le point de départ d’une longue série d’attentats djihadistes. Avec Montauban, la ville fut le théâtre de sept assassinats, le dernier le 19 mars ayant atteint un degré d’abjection alors inconnu : des enfants abattus à bout portant parce qu’ils étaient juifs. Une cérémonie, dans l’intimité, était organisée dimanche matin dans l'école juive du quartier de la Roseraie, rebaptisée Ohr Torah. Les anciens élèves accompagnaient le directeur de l'établissement, Yaacov Monsonego, père de la petite Myriam, 7 ans, tuée par le monstre au scooter. Beaucoup d’émotion aussi lors de la cérémonie à la Halle aux Grains dans une Ville rose sous très haute surveillance, la place Dupuy et ses alentours avait été bouclés par les autorités. Le Président Emmanuel Macron et le président israélien Isaac Herzog, après d’être incliné devant l’arbre de vie de l’école juive, ralliaient la salle de concert vers 18 heures. 

 

Avant les hommages à proprement parler, le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) Midi-Pyrénées organisait un forum débat sur la laïcité et l’unité face aux menaces de l’islamisme. « Nous n’avons pas pris la mesure de ce qui s’est passé depuis 2012, aujourd’hui l’islamisme recrute sur Tik-Tok » alertait le politologue expliquait Dominique Reynié ; alors que pour l’avocat Richard Malka « l’idéologie victimaire » a enfanté Merah et « elle gagne du terrain dans nos écoles et nos universités ». La journaliste Anne Clémentine Larroque rappelait comment « l’imaginaire afghan a pu s’installer progressivement des certains quartiers de Toulouse et d’ailleurs ». « Il existe un problème en France avec l’islam radical [..] depuis 2012 l'islamisme a progressé  » martelait Franck Touboul, le président du CRIF Midi-Pyrénées qui dénonçait « le refus de l’extrême-gauche de nommer réel par peur de stigmatiser », « nous n’écouterons plus ceux qui acceptent les accommodements raisonnables. » « Nous savons que si nous perdons il n’y aura que les ténèbres, alors Mr le président de la République c’est aussi votre devoir d’engager ce combat avec clarté fermeté et lucidité » Un propos politique de Franck Touboul qui n’arrivera pas à retenir ses larmes à l’évocation de la petite Myriam, qu’il connaissait personnellement.

 

Emmanuel Macron intervenait à la suite du président israélien « ces dix ans ne feront jamais passer la mémoire de mars 2012. Ils n'ont pas effacé les noms, pas davantage les visages. Ni l'affliction » soulignait le président qui égrainait les noms des victimes « Gabriel 3 ans qui avait encore sa tétine à la bouche » ; le militaire Imad « qui a refusé de se coucher devant le tueur » réaffirmant ainsi que « la France ne se mettrait jamais à genoux ». Le chef de l’Etat saluait ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy présents également et rappelait que la France n’a « jamais cessé de se renforcer contre le terrorisme islamiste ». Evoquant les renforts policiers, les déploiements de l’armée française ou l’arsenal législatif musclé « nous avons aussi œuvré pour lutter contre la haine, l'antisémitisme, le racisme sur les réseaux sociaux, en France comme en Europe et nous continuerons. » « Face à la barbarie et l’obscurantisme [...] la France et Israël sont déterminés à combattre le terrorisme partout et anéantir l’antisémitisme qui se cache aussi derrière le masque de l’antisionisme » terminait le chef de l’Etat. 

 

Franck Touboul président du CRIF Midi-Pyrénées et Latifa Ibn Ziaten, mère du premier soldat assassiné par le terroriste.

Sabine Ayache, ancien élève de l'école juive.
Franck Touboul, le président du CRIF Midi-Pyrénées.
Emmanuel Macron - extrait discours