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INFO 100% - Toulouse : quatre femmes mises en examen pour avoir forcé des adolescentes à se prostituer

Les policiers de l'anti-gang ont mis lundi hors d'état de nuire une bande de femmes spécialisée dans la prostitution de mineures.

17 décembre 2021 à 12h25 par Brice Vidal

 

Quatre jeunes femmes ont été mises en examen, ce jeudi, à Toulouse pour proxénétisme aggravé sur mineurs, dans un dossier particulièrement sordide.

Selon nos informations, l'enquête aurait démarré durant l'hiver 2021, lorsque la famille d'une adolescente de 13 ans est venue déposer plainte au commissariat de Toulouse. La jeune fugueuse, connue des services de la Brigade de protection des familles, auraient été contrainte à se livrer à des "passes" avec des dizaines de clients. Sa famille cherche alors par tous les moyens à la sortir de ce guêpier. Un appartement où étaient reçus les clients était repéré. Le dossier prenait progressivement de l'épaisseur et il était confié aux spécialistes toulousains de la BRB (brigade de répression du banditisme).

 

De très jeunes femmes à louer sur Sexmodel.com

Après plusieurs mois d'enquête impliquant surveillances, constatations techniques et écoutes téléphoniques - révélant un langage "particulièrement fleuri" des protagonistes nous révèle une source proche du dossier -,  les hommes de la DTPJ de Toulouse (Direction territoriale de la police judiciaire) identifiaient plusieurs jeunes femmes majeures soupçonnées d'être à la tête de ce gang : un réseau issu des cités de la Ville rose, opérant depuis plusieurs mois et engrangeant des bénéfices conséquents.

Les mères maquerelles publiaient des annonces sur des sites d'escort-girls comme "SexModel", les clients pouvaient alors contacter les adolescentes pour prendre rendez-vous via l'application Snapchat. Technique habituelle dans le milieu des travailleuses du sexe. Sauf qu'ici les victimes, contraintes, sont principalement mineures : elles seraient au moins cinq à avoir été enrôlées par ce groupe criminel. Peut-être plus...

 

Trois maquerelles présumées en détention provisoire

L'épilogue de cette enquête de presque 1 an aboutissait lundi avec une série d'interpellations, principalement à Toulouse. Lors des gardes à vue les proxénètes auraient, pour certaines, reconnu en partie les faits ; d'autres auraient nié leur implication. Les quatre mises en cause étaient présentées, ce jeudi, à la juge d'instruction toulousaine Coralyne Chartier en vue de leurs mises en examen. Trois ont été placées en détention provisoire à la maison d'arrêt de Seysses ; une autre, mineure, a été placée sous contrôle judiciaire. Le parquet de Toulouse confirmait nos informations ce vendredi, précisant que les mises en causes "sont âgées de 22 à 24 ans pour les majeures", "deux d'entre elles ont des antécédents judiciaires".

L'enquête se poursuit sur commission rogatoire.