ActualitésHaute-Garonne

Haute-Garonne : une candidate de gauche dénonce les tentatives d'intimidation de la France Insoumise, qui dément

La fin de la campagne électorale se tend à gauche sur la 4e circonscription.

10 juin 2022 à 15h59 par Brice Vidal

 

Clash sur la 3104. « Nous distribuons des tracts tranquillement au marché saint cyprien, 3 mecs de la Fi viennent d’arriver, se collent à nous littéralement … des méthodes staliniennes » twittait Fatiha Agag-Boudjahlat ce vendredi. Enseignante issue du quartier du Mirail, l’essayiste, candidate sur la 4e circonscription de Haute-Garonne pour le parti radical de gauche et la gauche républicaine, estime être la cible des militants de la NUPES, cornaqués par la France insoumise dans cette circonscription toulousaine et populaire qui comprend le quartier du Mirail ; « on m’avait dit qu’on m’attendait au tournant » se rappelle-t-elle. Contrarie-t-elle le "story-telling" de la NUPES ?

Il faut dire qu'à coups de tweets tantôt habile tantôt vachard, elle croise le fer avec les mélenchonistes depuis longtemps. « Âge mental 4 ans @FraPiquemal [François Piquemal] me croise et me colle sur le dos un autocollant …donc il se permet de me toucher …on sait comme la FI respecte les femmes … » ajoute-t-elle sur le réseau social. « Que se passera-t-il quand ils seront au pouvoir ? » se demande celle qui a soutenu Fabien Roussel lors de la Présidentielle, avant de se recentrer après l'intégration du PCF dans la NUPES.

 

Des militants seraient venus perturber son tractage 

Ce jeudi au marché Saint-Cyprien, « j’installe mon kakémono, au loin passe François Piquemal qui discute avec une dame en fauteuil roulant, il nous voit, ne nous salue pas » et, s’étonne-t-elle, « 10 minutes après son départ, arrivent dans le coin du marché où nous sommes, 3 hommes de la France Insoumise qui nous collent ». La situation se tend « dès qu’on tendait un tract à une personne, ils appuyaient leur tract par-dessus et se sont mêlés de manière véhémente des échanges qu’on avait avec les habitants » se désole-t-elle. Pire « un homme barbu en marinière bleue s’est mis à hurler et m’a collé de face en hurlant ».

La candidate prend peur et menace de filmer et d’appeler la police municipale, « il s’est alors écarté d’1,5 mètre et a continué à se donner en spectacle. » Son suppléant lui signalera le départ des militants perturbateurs dix minutes après son propre départ. Des méthodes d’intimidation que la militante féministe et laïque ne digère pas « c’est la gauche autoritaire » pointe-t-elle « aux méthodes de barbouzes misogynes » car « il ne se serait pas comporté ainsi face à un homme ».

Elle relate un autre épisode « ils sont aussi venus en service commandé lors d’une réunion publique, une jeune femme m’a pris à partie sur la question du logement au Mirail, puis a été voir François Piquemal à la fin » pour lui demander « ç’a été ce que j’ai dit ? »...

 

François Piquemal conteste la version de l'écrivaine 

Contacté le candidat LFI-NUPES sur la 4e circonscription de Haute-Garonne, François Piquemal, dément « il faut rappeler que cette candidate avait soutenu la droite toulousaine lors des dernières municipales », il affirme que Fatiha Agag-Boudjahlat aurait traité ses militants de « bourgeois », « elle calomnie et cherche le buzz en permanence ». « A quelques jours d’un scrutin déterminant j’ai autre chose à faire qu’aller coller des autocollants dans le dos des gens, y compris dans une ambiance festive comme la nocturne de Saint-Cyprien ».  « Contrairement à cette dame qui fait campagne surtout sur Twitter et les plateaux de CNEWS, nous menons une campagne digne et respectueuse de nos adversaires ». Ambiance à deux jours du premier tour.

 

Photo : Fatiha Agag-Boudjahlat et François Piquemal