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Guerre en Ukraine. " C'est comme faire un cauchemar mais on se rend compte que c'est la triste réalité"

Cyril Horiszny, un photographe français d'origine ukrainienne, vit actuellement à Lviv, près de la frontière avec la Pologne. Il témoigne sur la réalité des combats en Ukraine.

25 février 2022 à 18h32 par Axel Mahrouga

Voilà 2 jours que la guerre est en place en Ukraine. Des bombardements, des combats, des morts, voilà ce que vivent les habitants sur place qui sont nombreux à tenter de quitter le pays depuis deux jours.

Cyril Horiszny est un photographe français d'origine ukrainienne. Il vit avec sa famille en Ukraine aujourd'hui. Ce vendredi, il a pris la décision de prendre la route avec sa femme pour amener ses enfants chez leurs grands-parents en France. Un périple qui a commencé ce matin au son des sirènes. « On s'est fait réveiller à 6 h ce matin par des sirènes annonçant des bombardements, raconte-t-il. On a appris qu'à 150-200 kilomètres d'ici l'aéroport d'une ville située entre Lviv et Kiev se faisait attaquer. »

Quarante-huit heures après le début du conflit, le photographe a encore du mal à réaliser la situation actuelle dans son pays. « On se réveille, on n'a pas vraiment conscience si on vient de vivre un cauchemar ou pas et on se rend compte que c'est la triste réalité ». Au son des avertisseurs, tout son immeuble s'est réfugié dans la cave. 

« On sent que les ukrainiens sont unis comme jamais »

Alors avec sa femme, ils ont décidé de mettre leurs enfants à l'abri en rentrant en France. Eux, l'espèrent, reviendront rapidement en Ukraine. « En début d'après-midi, on a pris la direction de la frontière slovaque ». Une autre option était possible, passer par la Pologne. Mais là-bas, « on m'a parlé de 15 kilomètres de queue. On aurait passé au moins un jour. »

Sur la route, « On part avec un sentiment étrange. On est persuadé qu'on va revenir parce qu'on a confiance dans l'armée ukrainienne et dans l'esprit de combat des Ukrainiens, mais on ne peut pas s'empêcher de penser à ce qui nous attend en revenant ».

D'ici là, Russie et Ukraine se mettront-ils autour d'une table pour négocier, à minima, un cessez-le-feu ? Dans la journée, Vladimir Poutine s'est dit prêt à envoyer une délégation à Minsk pour négocier avec l'Ukraine. Une issue à laquelle le photographe croit peu. « Je vois très mal comment on peut imaginer négocier avec quelqu'un qui responsable de la mort de plus de 200 personnes voire beaucoup plus ». Pour lui, Vladimir Poutine serait plutôt « quelqu'un qui devrait être traité devant le tribunal de la Haye » (NDRL : la Cour pénale internationale, jugeant des crimes contre l'humanité).

Sur la route, en voiture, le couple ne pense désormais plus qu'à revenir en Ukraine. En espérant que les combats cessent rapidement.

Avec J.B