Grève des éboueurs à Toulouse : échec des négociations, le conflit se durcit
Aucun terrain d'entente n'a été trouvé entre les agents de la collecte et Toulouse Métropole. Ce jeudi les blocages de dépôts ont débuté.
5 janvier 2022 à 21h34 par Brice Vidal
Les blocages démarrent chez les agents de la collecte des déchets à Toulouse. Le mouvement de grève se durcit bel et bien. Ce jeudi matin les dépôts de Raisin et Monlong sont bloqués par les mécontents.
Une solution pouvait-elle être trouvée au vu des positions de chacun diamétralement opposées ? Non. Après trois heures de discussions, les premières négociations depuis le 21 décembre entre Toulouse Métropole et ses éboueurs n'ont, sans surprise, pas abouti. Les agents de la collecte, portés par leur Intersyndicale, réclament 34 jours de compensation en échange de l'abandon du "fini-parti", tradition consistant à rentrer chez eux une fois leur tournée terminée. Trop pour Toulouse Métropole qui proposait ce mercredi 9 jours de "sujétion" en échange de l'augmentation du temps de travail.
Pas d'avancée
Ni les tas de poubelles s'accumulant dans les rues de la Métropole, ni la proximité des voeux à la presse de Jean-Luc Moudenc (ce jeudi) n'auront changé la donne. Vincent Terrail-Novès, vice-président en charge de ce dossier, a visiblement opté pour la fermeté malgré quelques ouvertures distillées par voie de presse - il évoquait à demi-mot lundi un terrain d'entente possible autour "de 15 à 20 jours de sujétion" sur notre antenne.
Des propositions "ridicules" de la collectivité selon l'Intersyndicale
"Les discussions sont un échec total" car "l'administration a fait des propositions ridicules" lâchait au sortir de la réunion Benoit Fontanilles, porte-parole de l'Intersyndicale. "Là où les éboueurs vont perdre l'équivalent de 70 jours par an avec le fini-parti, l'administration en propose royalement 9" expliquait mercredi soir le syndicaliste pour qui la poursuite du mouvement débuté le 15 décembre "paraît évidente" , "il va y avoir un durcissement de la base" promettait-il.
Jean-Luc Moudenc en juge de paix jeudi ?
Si les éboueurs haussent le ton, cela pourrait aller, outre les blocages de dépôts, jusqu'aux opérations escargots ou des déchets déposés en quelques endroits stratégiques... Jean-Luc Moudenc peut-il prendre la parole ce jeudi pour apaiser les tensions ? Pour le moment, le maire de Toulouse et Président de la Métropole s'est bien gardé de s'exprimer sur ce dossier sensible, alors que les syndicats l'ont appelé fin décembre à arbitrer les négociations. Actuellement Toulouse et ses environs, Colomiers et l'Union, sont nettoyés de manière incomplète par des agents contractuels de la collecte et des entreprises privées.