Selon le dernier communiqué du parc catalan Ecozonia, les canidés auraient développé leur agressivité, suite aux "mauvaises pratiques" d’élevage du zoo letton, duquel ils proviennent.

On vous en parle depuis plusieurs semaines sur 100%. Sur les 6 loups arrivés dans le parc de Cases-de-Pène en janvier dernier, quatre se sont échappés à la fin de ce mois. Trois ont été abattus, un est toujours en fuite. Un audit de sécurité et une enquête ont été réalisés, pour connaître les circonstances de la fuite des canidés, suite à une demande de la préfecture. Un mois après l’incident, le parc a décidé de publier un communiqué pour détailler les circonstances de l’incident du 15 janvier dernier.

Le comportement des loups serait à l’origine de la fuite

Un audit de sécurité a bien été réalisé le 6 et 7 février 2021. Il s’attache notamment à étudier le déroulé de l’accident et en analyser les causes. EcoZonia en a révélé donc quelques extraits via communiqué. Il en ressort que "l’accident est lié à la concomitance de plusieurs facteurs comportementaux, circonstanciels et techniques qui indépendamment des uns des autres n’auraient pas pu permettre l’évasion des animaux."

Selon le communiqué, l'enquête elle, a permis de révéler que l'incident serait directement lié à l’un des loups, nommé Psycho, en provenance du zoo de Riga. Il aurait été surnommé comme cela car l’animal n’aurait pas peur des humains, et se montrait déjà agressif envers eux, avant son arrivée à Ecozonia. Une information qui, selon le parc, n’a pas était donnée par les éleveurs lettons. "EcoZonia a reçu des informations inexactes ou partielles sur de nombreux points par Riga Zoo, notamment concernant la non-divulgation d'information sur le comportement des animaux malgré les nombreuses demandes par mail", précise la direction.

Le parc catalan pointe alors du doigt les agissements du côté du Zoo de Riga, et même la maltraitance de ces loups, élevés dans des conditions qui auraient exacerbé leur agressivité.  "Les techniques d’élevage à Riga zoo sont stressantes pour les loups", ajoute EcoZonia qui cible également les conditions de transports qui seraient "contraire au bien-être animal." "Des signes cliniques (crocs cassés, griffes arrachées) et l'état des caisses de transport (trappe lacérée et gamelle en inox éventrée) témoignent du stress important qu'ont subi les animaux." C’est même ce qui aurait poussé Psycho à de montrer de plus en plus agressif à son arrivée dans les Pyrénées-Orientales.

 

Des morsures sur une clôture sécurisée

C’est une fois dans son enclos et à la vue de plusieurs humains que Psycho aurait montré un comportement anormal. Il aurait ainsi donné plusieurs morsures sur la clôture électrique de son lieu de vie, jusqu’à l’endommager, et pouvoir s’enfuir.  "Le fil conducteur a fini par lâcher sous la pression répétée des morsures et sa rupture a conduit à un effet masse rendant inopérant le système de contention secondaire électrique", et ce, "malgré les tentatives de repoussement des personnels", explique le communiqué d’EcoZonia.

L’audit de sécurité demandé par la préfecture des Pyrénées-Orientales a également apporté des précisions pour ce qui concerne la conception de l’enclos, pointée du doigt par les détracteurs du parc. "La conception de l’enclos et les matériaux utilisés se retrouvent régulièrement dans bien des structures zoologiques, sans jamais qu’ils n’aient posés d’insécurités", indique le rapport, toujours selon le communiqué. Les dimensions du grillage, le diamètre de son fil et sa qualité, ne seraient "pas en cause dans la mesure où le fil n’a pas rompu."

Aujourd’hui, le zoo de Riga n’a pas donné de réponse au communiqué d’Ecozonia. La préfecture nous précise que "des études sont toujours en cours" et qu’aucune conclusion ne peut pour l’instant être donnée de la part des services de l'Etat concernant la fuite des loups. Un conflit semble se créer entre les eux parcs animaliers. EcoZonia conclut que "la maltraitance serait caractérisée et devrait faire l’objet de poursuites et signalée à l’EAZA (Association européenne des zoos et aquariums)".

 

Le troisième loup en fuite abattu par balle

À travers son communiqué, la direction d’EcoZonia a également voulu donner quelques précisions au sujet de la mort du troisième loup en fuit qui avait été retrouvé mort il y a plusieurs semaines. "Au sujet du loup retrouvé sur le domaine Vidal, le rapport d'autopsie indique que l'animal a été touché par balle au niveau de la jugulaire. Le décès s'est produit au maximum en 20 minutes. L'état de fermentation indique un décès datant d'au moins 92h. Par conséquent, l'animal qu'a entendu Mr Vidal au cours des nuits précédentes, ne pouvait pas être le loup mais probablement des chiens errants dont la présence a été confirmée par les pièges photographiques", indique le communiqué.