Face à la paupérisation et au décrochage, une université toulousaine va rémunérer les étudiants chargés de tutorat
Publié : 4 février 2021 à 11h35 par La Rédaction
A l'heure du retour de certains étudiants en présentiel, un dispositif novateur est expérimenté à l'UT2J.
Ce mercredi, Vincent Simoulin, vice-président à la formation et la vie universitaire de l’université Toulouse Jean Jaurès (UT2J) a inauguré la première journée de formation du programme de tutorat créé pour lutter contre la paupérisation étudiante. Il explique que le projet, national, est né d’un « besoin d’accompagnement » des élèves de première année.
Remplacer les jobs étudiants
En rémunérant les élèves de L3 et de master qui se sont portés volontaires pour devenir tuteurs, l’université tente d’apporter une réponse à la problématique de la précarité étudiante. Cette initiative a donc réuni 182 étudiants qui se verront confier le suivi d’élèves plus jeunes.
Vincent Simoulin espère également que le programme permettra de lutter contre le décrochage étudiant. Bien qu’existant avant la pandémie, cette tendance est en hausse, notamment à cause de l’enseignement à distance. Le vice-président veut pérenniser le programme qui « permet à des étudiants d’être dans un cadre plus stabilisé ».
Première journée de retour en présentiel
Le début de la formation coïncidait avec le retour de certains élèves à un enseignement en présentiel. Pour éviter les brassages dans les couloirs, les heures de cours ont été décalées et la jauge imposée par le gouvernement de 20% des élèves sur le campus a été respectée.
Pour le moment, seuls quelques enseignements ont obtenu des dérogations pour retourner en présentiel, et les groupes d’élèves ne doivent pas dépasser le nombre de 10. En plus des premières années, les élèves en situation de handicap, ceux souffrant de précarité numérique ou en cours de décrochage et les étudiants internationaux ont pu retourner sur le campus ce mercredi.
Un enseignement hybride pas tout à fait au point
Jasmine Benmoussah, élève de première année en lettres modernes, reconnait sa chance de pouvoir revenir à un enseignement en présentiel, mais regrette un manque d’organisation vis-à-vis des emplois du temps des étudiants. L’alternance entre le présentiel et le distanciel se fait par demi-journées et en fonction du numéro de carte étudiante, ce qui peut compliquer le suivi pédagogique au quotidien.
Jasmine amène son ordinateur partout avec elle pour pouvoir conjuguer ses cours en visioconférence avec ceux sur le campus. Elle reconnait les bienfaits du présentiel "sur la santé mentale des étudiants", mais des doutes perdurent quant à la possibilité de "réussir les examens du second semestre" dans de telles conditions.
Paula Boher.