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Exécution du "parrain" d’Arnaud-Bernard : 8 Algériens jugés à Toulouse

21 juin 2021 à 23h27 par La Rédaction

Le chanteur Miloud KHERROUBI avait été froidement abattu dans un bar du quartier Amouroux.

 

La salle de la cour d’Assises de Haute-Garonne était pleine à craquer ce lundi 21 juin 2021. Huit hommes, âgés de 26 à 43 ans, vont être jugés pendant deux semaines pour meurtre et tentative de meurtre en bande organisée. Le 15 juin 2016, aux alentours de 1h45, Miloud KHERROUBI reçoit plusieurs balles alors qu’il est attablé à l’intérieur du bar “Le Tout va bien” quartier Amouroux à Toulouse.

Les tireurs auraient pris la fuite après s’en être pris à celui qu’on surnommait “le parrain” d'Arnaud-Bernard. D’après plusieurs témoignages recueillis parla police judiciaire, les auteurs de la fusillade étaient au nombre de quatre à être entrés dans l’établissement. Les visages masqués par des foulards et armés avec au moins un pistolet automatique, un revolver, une hache ou hachette et une arme longue, ils se dirigent vers la table du "chanteur à la voix d'or" et l'abattent. Les tirs, exclusivement dirigés sur Miloud KHERROUBI, n’ont blessé personne d’autre. La victime succombera à ses blessures dans la matinée du 15 juin 2016.

 

“Un règlement de comptes mafieux”

Victime de sa popularité ? Miloud KHERROUBI était quelqu’un de très “influent” et “connu” dans son quartier et dans son pays. Le chanteur de raï algérien qu’on surnommait “la voix d’or” a souvent été comparé à un “parrain”. Cependant, l’avocat de la famille, Me Alexandre MARTIN, refuse catégoriquement cette comparaison : “J’ai vu encore aujourd’hui qu’il était présenté comme un parrain. Il avait déjà été poursuivi et qualifié de parrain d’Arnaud Bernard, mais j’ai assuré sa défense à l’époque et il a bénéficié d’un non-lieu général sur toutes les accusations qui étaient portées contre lui. Donc l’image qu’on veut lui donner ne correspond pas.” L’avocat de la famille parle d’un "règlement de comptes mafieux”.

 

Une affaire de territoire ?

 

La justice va tâcher de comprendre ce qui a réellement motivé les assassins présumés. S'agissait-il de prise de territoire ? La victime pouvant être vue comme le "boss" du quartier populaire. Cette étiquette dérangeait-elle certaines personnes dans le quartier ? C'est la thèse défendue par Me  Edouard MARTIAL, avocat de Rachid OUADIR, un des accusés : “La victime semble être un personnage envahissant mais emblématique dans le quartier Arnaud Bernard, dont il avait fait son territoire. Arnaud Bernard semble être extrêmement important aux yeux de certains et la victime disait “c’est chez moi” donc y a peut-être un territoire à gagner.”  Autre question : pourquoi tous les accusés sont-ils originaires de "la filière" de Mostaganem, cité côtière algérienne à 200 km de l'Espagne, devenu site de transit d'excellence pour les migrants qui cherchent à rejoindre l’Europe ? Fin du procès dans une semaine et demie.

 

Thomas Squarta.