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Et si on jouait à se faire peur avec de vraies momies à Toulouse ?

Vous pourrez même sentir l'odeur de la mort (!) lors de l’exposition « Momies corps préservés, corps éternels ». A voir jusqu’au 2 juillet au Muséum de Toulouse.  

31 octobre 2022 à 10h29 par Brice Vidal

 

Halloween c'est ce soir, alors pourquoi ne pas jouer à se faire peur tout en se cultivant ? Une exposition pas comme les autres est actuellement proposée par le Muséum de Toulouse. Elle traite de ce que les civilisations antiques ou préhistoriques, notamment, nous ont transmis de plus effrayant : les momies ! A priori, celle-là ne se réveillent pas. L’exposition « Momies corps préservés, corps éternels » est à voir jusqu’au 2 juillet prochain. Elle campe de riches collections parmi lesquelles trois momies égyptiennes, dont un bébé, que nous présente Fabien Laty, chef de projet de l’exposition "les cas de momification de bébés sont très très rares donc on est content d'avoir cette pièce exceptionnelle qu'on a fait restaurer spécifiquement". Il y a aussi la momie Chancaï originaire du Pérou.

 

Cannibalisme et automomification

Le corps comme trophée c’est un autre chapitre de l’exposition qui traite aussi du cannibalisme, "il y en a deux types, manger son ennemi pour avoir sa force, manger son aïeul pour acquérir sa sagesse" et "ça peut se faire en mangeant directement la chair ou en ingérant les cendres" explique notre interlocuteur en présentant des fourchettes de cannibales d'Océanie "elles viennent des îles Fidji". Au Muséum de Toulouse tranformé en cabinet de curiosités il y a aussi les "œuvres" des fameux réducteurs de têtes d'Amazonie, compression "obtenue par diverses opérations de séchage et de fumage, pour obtenir une tête de la taille d'une orange" nous dit-on. Et le saviez-vous ? en Asie certains moines bouddhistes s’automomifiaient "ils s'astreignaient à de solides exercices physiques et à un régime spécial puis ingéraient un liquide à base de laque naturelle - comme celle pour vernir les meubles - et s'intoxiquaient". Résultat : "leurs corps sans vie n'étaient ensuite pas attaqués par les insectes nécrophages", heureusement "cette forme de suicide est interdite aujourd'hui".

 

Venez sentir "l'odeur de la mort"

L’expo toulousaine va plus loin, elle est en odorama ! Un dispositif olfactif est installé pour "sentir l'odeur de la mort" sourit Fabien Laty, il suffit d'appuyer sur un bouton pour tester l'indélicate fragrance "c'est une molécule appelée la putrécine". Tout ceci n'est qu'une petite partie de l'exposition qui retrace l'historique de la momification, y compris naturelle (corps conservés dans la tourbe ou l'ambre). De nombreuses disciplines sont ainsi convoquées : thanatopraxie, ethnologie par cette exposition fascinante mais un peu morbide quand même…