Après une longue fermeture, la trésorerie des clubs de plongée est dans le rouge. Un déficit difficile à rattraper sur la saison d’été, marquée par des mesures sanitaires qui freinent l'activité.

La saison estivale approche et certains secteurs du tourisme apparaissent encore en difficulté. C’est le cas pour le milieu nautique et notamment pour les clubs de plongée dans les Pyrénées-Orientales. Lors de la dernière séance publique du conseil départemental, le vice-président du département Michel Moly a évoqué les conséquences du Covid-19 sur les activités maritimes. Selon les retours qu'il a pu avoir de la profession, les centres de plongée pourraient être "en danger". 
 

La distanciation, cause de pertes de chiffre d'affaires

Constat confirmé par Eric Delmas, responsable de deux centres de plongée à Banyuls-sur-Mer (Rederis et Aquablue Plongée) et représentant de la profession dans les Pyrénées-Orientales. "On a eu une fermeture administrative de plusieurs semaines avec le confinement, qui s'est prolongée par des mesures de distanciation et de limitation en nombre de plongeurs sur nos bâteaux, qui ont fait qu'on a perdu énormément de clientèle en avant-saison. Cela représente une part très importante de notre chiffre d'affaires."

Même s'il espère plus de touristes cet été, le contexte de la crise va freiner l'activité. C'est la distanciation sociale qui pose principalement problème. "Si on garde le mètre de distance, on a forcément une limitation sur nos embarcations. Aujourd'hui on perd entre 30 et 40% de capacité sur les embarcations à coques dures et jusqu'à 50% sur les semi-rigides", ajoute-t-il.
 

Un geste demandé aux collectivitées

Pour s'en sortir, il ne reste plus que quelques leviers. Déjà, cela passe par la limitation de la masse salariale et des raccourcissements de la durée des embauches. Contrairement à l'été dernier, Eric Delmas ne devrait compter que sur 14 salariés au lieu de 20. Mais cela ne suffira pas, car les charges d'après-saison seront "trop importantes" selon le représentant des clubs de plongée du département. Il espère un geste des collectivités. "La baisse de nos charges peut se faire essentiellement sur la CFE que paient les entreprises, et sur les loyers sur le domaine public, sur lesquels les collectivités peuvent jouer un peu pour nous aider." Eric Delmas confirme d'ailleurs que des discussions ont été entamées avec son maire, Jean-Michel Solé. 
 

Un espoir : les touristes vont plonger cet été

Un peu plus loin toujours à Banyuls, Delphine a plus d’espoir pour la saison, elle gère le centre Plongée Bleu. "Je pense qu'on va avoir beaucoup de personnes qui auront envie de venir plonger. Les gens ont besoin de revivre en harmonie, de se sentir libre et vivant, et l'immersion nous permet ça. Effectivement, on a une perte de chiffre d'affaires très importante, mais bon, on a quand même la chance de pouvoir retravailler". Les clubs de plongée se disent justement "prêts" à travailler, ils espèrent simplement ne pas couler.