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Edith Scaravetti jugée en appel pour le meurtre de Laurent Bacca

Le procès se tient devant les Assises à Montauban. 

Publié : 13 mai 2019 à 15h25 par Brice Vidal

Edith Scaravetti rejugée à partir de ce lundi à Montauban. La trentenaire comparaît pour le meurtre de son compagnon Laurent Bacca.

Dans la nuit du 5 au 6 août 2014, il reçoit une balle de 22 long rifle dans la tête, à bout portant. L’accusée enterrera sommairement le corps dans le jardin, avant de le couler dans le ciment à l’intérieur des combles de leur maison, chemin de Tucau à Toulouse. En première instance l’an dernier, Edith Scavaretti écope de 3 ans de prison.

 

Pour les jurés de première instance : la mort de Bacca a été accidentelle 

 

Selon la cour, Edith Scaravetti était une femme battue par un conjoint alcoolique, instable et toxicomane. Tous les témoignages concordent. Le drame survient durant une énième dispute dans ce couple à la dérive : Edith flirte avec un autre homme, Bacca le sait. Il s’empare d’une carabine, la menace (ce n'était pas une première) puis retourne l’arme contre lui et  ordonne à sa compagne d'appuyer sur la détente. Elle pense l’arme déchargée, essaie de la lui enlever des mains, le coup part... les analyses ADN corroborent cette thèse défendue par Edith Scaravetti.

 

Toujours selon l'arrêt criminel de la cour d'assises de Haute-Garonne, Edith ne cachera pas le fusil et ne reprendra jamais contact avec Jean-Marie, cet amant dont l'existence a fait dégoupillé Bacca. Pas de preuve d’une volonté de tuer : Scaravetti ressortira libre du tribunal. La cour mettra sur le compte d’un comportement irrationnel les mensonges sur la dissimulation du corps. 

 

Edith Scaravetti : une "Jacqueline Sauvage toulousaine" ? 

 

Pas pour son avocat Me Laurent Boguet : contrairement à celle qui est devenue un symbole des violences faites aux femmes, "Edith Scaravetti n’a jamais caressé d’intention homicide." Pour son avocat  "son compagnon lui faisait vivre un calvaire mais jamais elle n’a vu l’élimination de Bacca comme la seule option."

 

Edith Scaravetti a recouvré la liberté au sortir du premier procès, après 3 ans et demi de détention provisoire. Aujourd’hui, elle a retrouvé ses enfants et l’emploi d’auxiliaire de vie qui était le sien. Cette femme, "qui était sous emprise", reconstruit à présent sa vie "mais a laissé une part d’elle même dans ce drame" souligne son conseil... qui tâchera avec Me Georges Catala de lui éviter de retourner en prison.