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Des gens du voyage bientôt expulsés à Ramonville, au sud de Toulouse ?

Ils sont installés illégalement depuis le jeudi 30 août. Le préfet demande leur expulsion, alors qu'eux dénoncent des préemptions de maires déguisées. Explications.

Publié : 5 septembre 2018 à 10h38 par

​​Depuis jeudi 30 août, près de 300 gens du voyage se sont installés illégalement chemin des Cinquante, à Ramonville. 

Selon eux, l’aire de grand passage de Labège – normalement prévue à cet effet - était jonchée d’ordures, non entretenue et pas assez grande.


Expulsion prochaine ?

Ils reconnaissent que le va-et-vient incessant peut être perturbant, mais Nicodem, un des représentants de cette communauté évangéliste assure qu'il a joint la préfecture en bonne et due forme. 
Le maire de Ramonville Christophe Lubac, demandait leur départ auprès de la préfecture. "Le terrain est un terrain public où ils sont entrés par effraction, et il n'est pas prévu à cet effet. Il n'y ni eau, ni électricité, ni assainissement. J'ai déposé plainte à la gendarmerie", explique Christophe Lubac.
Les riverains, eux, sont divisés. Gilbert par exemple, qui trouve que "c'est relativement propre", alors que Françoise trouve que "c'est dégoûtant " et qu'il y a "un manque d'hygiène".
La préfecture le confirme à 100% : le préfet a pris un arrêté pour autoriser l'expulsion des gens du voyages qui pourrait intervenir prochainement.

Ecoutez le maire de Ramonville, avec Brice Vidal qui assure qu'il n'a jamais été prévenu : 

Des préemptions déguisées 

Indépendamment de cette polémique, 100% vous révèle un phénomène qui a tendance à se répandre : certaines mairies pratiquent des préemptions de terrains déguisées. Il s’agit d’empêcher l’achat de terrains privés par des particuliers issus des gens du voyage. La pratique a été confirmée par des notaires à 100%.
Evidemment, c’est illégal et discriminatoire, mais poussés par leurs administrés qui craignent les nuisances, certains maires (ou les Safer en zone rurale) rachètent des terrains - prioritaires, ils en ont le droit – pour des raisons peu avouables.

Nicodem en a fait les frais : "Si par exemple, je veux acheter un terrain, les mairies bloquent systématiquement." 
​"On sait que les maires préemptent dès qu'une caravane s'installe quelque part", renchérit Désiré Vermeersch, président de l’Asnit-AGP, les amis des Tziganes. 

Ecoutez Nicodem et Désiré Vermeersch avec Brice Vidal. 

- Photo et reportage Brice Vidal, avec Clémence Fulleda -