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Déconfinement à Perpignan : inquiète, la communauté gitane se prépare

10 mai 2020 à 17h15 par John Bourgeois

Les médiateurs de cette communauté fortement touchée par l'épidémie alerte les collectivités sur plusieurs points : le manque de masques, le marché de Cassanyes, ou encore la réouverture des écoles.


Si le déconfinement est attendu avec impatience pour certains, il crée également son lot d’inquiétudes pour d'autres. C’est le cas notamment du côté de la communauté gitane de Perpignan. Fortement touchée depuis le début de la crise du coronavirus, elle ne veut pas revivre les drames et décès auxquels elle a dû faire face. "C'est-à dire qu'on ne voudrait pas recommencer à zéro, et faire tout réembraser", s'inquiètent Gino Cargol et Jean-Baptiste Vila, deux médiateurs du quartier Saint-Jacques. 

La crainte du manque de masques

Jeudi dernier, les médiateurs de Saint-Jacques ont rencontré des élus et représentants de collectivités pour les alerter quant à leurs inquiétudes liées au déconfinement du 11 mai. La première : le nombre de masques disponibles pour protéger la population gitane, qui on le sait, présente des facteurs à risques.

Cela fait maintenant plusieurs semaines qu'un atelier du quartier Saint-Jacques fabrique des masques, grâce notamment au travail bénévole de femmes gitanes. Cela fait également plusieurs jours que les médiateurs du quartier en distribuent aux habitants. Mais cela ne suffira pas selon Gino Cargol. "Saint-Jacques c'est un lieu où tout le monde va se rencontrer. Et nous souhaitons que cette population soit armée en masques. Parce qu'on est à peu près 5 000 persones à Saint-Jacques et on y est loin."

"C'est comme envoyer un soldat sans fusil et l'envoyer en guerre, il va à la mort. Aujourd'hui on a besoin de lutter, et pour lutter contre ce virus, il faut mettre un masque"

Gino Cargol, médiateur de la communauté gitane de Perpignan


Le danger du marché Cassanyes

Une fois le déconfinement autorisé, la population va de nouveau réinvestir les rues des quartiers de Perpignan et vouloir se rencontrer. Au sein du quartier Saint-Jacques, c'est le marché Cassanyes qui apparaît comme le lieu de rencontre évident pour la population gitane. Ce qui inquiète fortement Gino Cargo, qui a demandé au maire de Perpignan de ne pas le rouvrir.  "Ce n'est pas normal que ces gens, en étant sur un lieu public, ne portent pas de masques. Pour mettre la population en sécurité, il faudrait s'abstenir de ce marché."

Gino Cargol

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Un accord avec la municipalité concernant une école

Autre point important, celui de la réouverture des écoles. Au sein du quartier Saint-Jacques, les interrogations se concentrent autour de l’école de la Miranda, où sont scolarisés la majorité des enfants de la communauté gitane de la ville. Les parents s'opposent à une ouverture ce 12 mai. "Pourquoi ? Pour ne pas que les familles et les enfants se mélangent", affirme l'un des médiateur du quartier.

"Pour ça, on a prévu des conditions parce que nous, on lutte contre l'absentéïsme à l'école. On veut que nos enfants retrouvent l'école, mais dans de bonnes conditions. Alors pendant ce temps où on veut mettre des mesures en place, on veut fermer l'école. Et on veut que nos enfants aient des devoirs à domicile. Les instituteurs seront présents à l'école tous les jours afin de transmettre les devoirs au famille."

Gino Cargol


Et ces conditions semblent avoir été acceptées. Selon le médiateur, un accord a été trouvé avec la municipalité et la direction de l’école de la Miranda. 
 

Crédit Photo : Gino Cargol et Jean-Baptiste Vila