ActualitésHaute-Garonne

DEBAT 100% : la future autoroute Castres-Toulouse menacée par les crues du Girou ?

Publié : 18 décembre 2019 à 17h55 par Brice Vidal

Le week-end dernier les habitants de Verfeil avaient une vision lacustre de la vallée...


Les inondations du week-end dernier ont impacté la Haute Garonne, sans drame heureusement. L'A68 à Gragnague : fermeture partielle de l’échangeur en raison d’une inondation. 264 interventions ont été réalisées par les services de sécurité et de
secours. Trois personnes ont été secourues alors qu’elles s’étaient engagées sur une chaussée inondée.

Mais un secteur pose particulièrement question : celui de la vallée du Girou au niveau de Verfeil et Gragnague. Le projet d’autoroute entre Castres et Toulouse est prévu à cet endroit. Samedi d’immenses étendues d’eau entouraient la RN 126 à Verfeil : le Girou est sorti de son lit. Pas qu'un peu...

 

Le projet d’autoroute Castres-Toulouse  a donné lieu à une enquête publique du 5 décembre 2016 au 23 janvier 2017 préalable à la Déclaration d’Utilité Publique prononcée par décret le 19 juillet 2019.

 

Le maire de Verfeil dubitatif 

Pour Patrick Plique, le maire de Verfeil, le samedi matin a été agité " les services ont fermé les routes départementales et communales" un édile qui confie être habitué à ces inondations "tous les 4 ou 5 ans ça arrive et les gens ici le savent. Ils sortent les voitures et même son bâteau pour l'un d'entre eux" rigole (jaune) Patrick Plique. 

Selon le premier magistrat de Verfeil, il faut impérativement créer un bassin de rétention à 10 kilomètres de la commune "ou négocier avec les agriculteurs pour inonder les terres agricoles et éviter que le flux venant du Tarn n'inonde la vallée." 

Et le maire de s'interroger sur les conséquences de la future autoroute lors des gros épisodes pluvieux ; "depuis un an, on n'a que très peu d'informations de la part de l'Etat sur cette future autoroute. Aucune réunion avec la Dreal (Direction Régionale Environnement Aménagement Logement). Tout juste nous ont-ils demandé de travailler sur une commission liée aux terres agricoles, pour répartir les propriétés de part et d'autre de l'autoroute."

 

Contacté par 100% la Dreal répond

S’agissant du risque inondations "une étude hydraulique spécifique a été réalisée afin d’évaluer l’impact du projet sur la zone inondable du Girou." Elle montre que le projet "n’aggrave pas les effets en cas d’inondation au niveau des bâtiments d’habitations" indique la Dreal.

Le projet intègre - selon les Services de l'Etat - "des ouvrages assurant que les écoulements naturels soient tous rétablis." Les ouvrages hydrauliques "mis en place sur la section courante de la future infrastructure, les bretelles d’accès créées, et les rétablissements des voies latérales seront dimensionnés pour une crue centennale".

De plus les eaux de ruissellement de la nouvelle autoroute "seront collectées puis dirigées vers des bassins d’écrêtement. Des mesures de compensation des emprises en zones inondables remblayées viendront compléter le dispositif." Ces mesures seront "affinées" et feront "l'objet des demandes d’autorisations environnementales nécessaires au titre de la loi sur l’eau".



La prochaine étape du projet

Elle consiste à conclure un contrat avec le futur titulaire chargé de construire la nouvelle autoroute. Le futur titulaire endossera, au titre du contrat, l’ensemble des engagements pris par l’État dans le cadre de la Déclaration d’Utilité Publique. Il devra en outre respecter le "dossier des engagements de l’État", document actuellement en cours d’élaboration, qui comprend, notamment, les engagements de l’État relatifs à la prévention des risques d’inondation.

 

Le reportage diffusé sur 100%