De plus en plus de parents toulousains choisissent l'école... à la maison
Publié : 9 septembre 2019 à 6h03 par Brice Vidal
Immersion avec une famille dite non scolarisante.
La Haute-Garonne devrait gagner en cette rentrée 767 élèves dans les écoles élémentaires publiques.
Une semaine après la rentrée, c’est l’heure des derniers ajustements. 14 nouvelles ouvertures de classe ont été proposées vendredi et si les premières observations sur la carte scolaire laissent augurer d’une amélioration globale du taux d’encadrement, certains parents font des choix scolaires complètement différents pour leurs enfants. Comme l'instruction à domicile.
Pourquoi sont-ils plus nombreux à choisir l'école à la maison ?
Pour les Toulousains Julian et Marina, l’école des enfants : ça se passe à la maison. Ils sont ce qu’on appelle une famille non scolarisante. On en compte environ une centaine à Toulouse, mais les chiffres difficiles à obtenir auprès de l'académie, seraient en augmentation. Comment en vient-on à ce choix ?
Pour Luce 5 ans et Marius 9 ans c'a été "naturel" expliquent Marina et Julian. "On cherchait une école avec des enseignants réellement bienveillants et on a trouvé ! "Mais Marius ne s'y sent pas bien. Et c'est en cotoyant d'autres familles non scolarisantes qu'ils franchissent le pas. Obligeant la maman à tirer un trait sur sa carrière ? " j'avais déjà arrêté de travailler quand Marius est né " raconte Marina.
Le papa, enseignant chercheur en physique se dit déçu du système français, "je crois beaucoup à la liberté pédagogique des enfants. Ils apprennent mieux quand on leur fout la paix et qu'on ne les évalue pas."
Le parent-enseignant doit se mettre à la page
La maman, adepte de la pédagogie Montessori, est consciente de la nécessité de se renseigner en amont pour choisir ce qu'on veut proposer à son enfant, " il y a de nombreuses façons d'enseigner : cela va des choses assez classiques, comme à l'école, à des pédagogies alternatives ou informelles."
L'intérêt de l'instruction à la maison pour Marina c'est de "pouvoir s'adapter aux besoins de l'enfant, son rythme et sa curiosité." Il est 10h30 dans la maison familiale quartier Saint-Michel. Alors que la petite Luce s'affaire sur des exercices oraux de chinois, Marius nous montre l'électro-aimant qu'il a fabriqué "j'ai eu l'idée de le mettre au congélateur pour tester..."
Et l'école à la maison pour de mauvaises raisons ?
Lorsqu'on interroge Julian sur des raisons (religieuses ?) qui pousseraient certains parents à instruire leurs enfants à la maison : la réponse fuse. " C'est vraiment une construction politique visant à décrédibiliser les familles qui déscolarisent. D'ailleurs le gouvernement ne donne aucun chiffre à ce sujet. " Le père se fait cinglant : "maintenant dans l'inconscient collectif les familles qui déscolarisent sont des islamistes. C'est n'importe quoi ! "
Nous avons demandé le nombre de familles non-scolarisantes à la Direction académique. Courriel resté lettre morte.