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De faux tableaux au musée d'Elne

Plus de la moitié des tableaux du musée Etienne Terrus sont des faux. 

30 avril 2018 à 11h55

C'est une catastrophe pour la municipalité", Yves Barniol le maire d'Elne ne décolère pas depuis la  découverte de l'escroquerie qui a ébranlé le musée de la ville.
   La collection, entièrement consacrée à l'enfant du pays, le peintre "méditerranéiste" Etienne Terrus, était composée à 60% par de faux tableaux, dessins ou aquarelles. 
   Vendredi, c'est à bas bruit que ce village de 8.000 âmes a inauguré son musée entièrement rénové et désormais amputé de plus de la moitié de ses oeuvres.  "Etienne Terrus est le grand peintre d'Elne, il fait partie de la commune, c'est le peintre de chez nous", lance le maire. Contrit, il ajoute: "de savoir que des gens sont venus dans ce musée et ont vu plus de la majorité de faux, je le vis très mal".
   C'est presque par hasard que le pot aux roses a été découvert. Depuis cinq ans, quelque 80 pièces ont été achetées pour enrichir la collection.   "En 2013, la précédente équipe municipale avait acheté 16 oeuvres. En 2015 des associations locales ont acquis 47 oeuvres en lançant une souscription, auxquelles s'ajoute un leg de 13 pièces provenant de la collection privée d'Odette Traby, au décès de la fondatrice du musée", explique l'historien d'Art et commissaire d'expositions, Eric Forcada.
   Il a été missionné l'été dernier par la mairie pour réorganiser l'institution autour de ces nouvelles acquisitions qui proviennent "majoritairement de chez des antiquaires" de la région.  Dès le premier coup d'oeil, il se rend compte que la plupart de ces oeuvres sont des faux. "Sur un tableau, la signature à l'encre s'effaçait lorsque je passais dessus avec mon gant blanc".   Il alerte l'adjointe à la culture et demande la réunion d'un collège d'experts pour confirmer ces dires.    "Au niveau stylistique c'est grossier, des supports en coton ne correspondent pas aux toiles utilisées par Terrus et il y a parfois des  anachronismes", explique Eric Forcada. Bilan, 82 oeuvres sur les 140 de la 
collection sont des faux. Une plainte a été déposée.

Source : AFP