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Contrôle du pass sanitaire en entreprise : "c'est pas à nous de prendre en charge" prévient le patron du Medef 31

Levée de boucliers du patronat face à la proposition du gouvernement.

21 décembre 2021 à 7h49 par Brice Vidal

 

Elle a reçu un accueil plus que mitigé. L’idée du gouvernement de généraliser le pass sanitaire en entreprise pour freiner la propagation du variant Omicron a crispé de nombreux dirigeants. «Rien n’est acté à ce stade» a tenté de rassurer, ce lundi, la ministre du travail Élisabeth Borne, à l’issue d’une réunion en visioconférence sur le sujet avec les partenaires sociaux. 

A Toulouse, Pierre-Olivier Nau craint des tensions. Pour le responsable du Medef en Haute-Garonne, les entreprises "ont jusque-là agi avec responsabilité", la preuve : "il n’y a pas eu de contaminations dans la sphère professionnelle" indiquent les chiffres.

Il est sceptique sur le contrôle du passe sanitaire en entreprise "c'est pas à nous à prendre en charge le controle systématique de nos salariés" d'autant qu' "il y a des questions pratiques d'application" comme l'embauche de salariés spécifiquement dédiés à ce contrôle. "Il y a aussi des travailleurs qui ne sont pas sur site, comme les commerciaux".

Pour le responsable local du mouvement patronal "il n'y a pas de tension pour le moment, mais la fatigue générale provoque une propension moindre de chacune et chacun à jouer le jeu, donc sur le terrain ça risque d'être compliqué : on ne veut pas en arrivé là..." 

 

Maître France Charruyer, avocate toulousaine et Présidente de l’association DATA RING, spécialisée en droit du numérique, réagit sur le projet d'un passe sanitaire obligatoire dans les entreprises : « En cas d’extension du passe sanitaire à l’ensemble des travailleurs, tous les employeurs se retrouveraient désormais en charge d’assumer, de facto, la politique de santé publique définie par le Gouvernement et le législateur, pendant cette pandémie. Le Gouvernement transfère la responsabilité de sa politique sanitaire sur les employeurs qui subiront, à leur détriment, les nombreuses insécurités juridiques découlant d’un tel dispositif, si le législateur ne répond pas aux multiples questions qui se posent en pratique ».