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Conflit des éboueurs à Toulouse : Jean-Luc Moudenc met la pression sur les grévistes

Le patron de la Métropole a plus manié le bâton que la carotte ce jeudi, il a brandi la menace du recours privé pour la collecte des déchets. Les poubelles continuent de s'amonceler. 

6 janvier 2022 à 13h13 par Brice Vidal

 

Jean-Luc Moudenc a présenté ses vœux ce jeudi « alors que la situation sanitaire tend l’ambiance générale ». Il a exposé ses priorités pour l’année 2022 mais le maire de Toulouse et Président de la Métropole a évidemment été interrogé sur la grève des éboueurs, alors que la négociation de mercredi a échoué et que des blocages de dépôts par les grévistes ont commencé ce jeudi.

 

Grève des éboueurs : Jean-Luc Moudenc tape du poing sur la table

Les grévistes réclament 34 jours de repos pour compenser l’augmentation de leur temps de travail. « Je n’accorderai jamais 28 ou 34 jours en plus aux agents de la collecte » a lancé JLM qui a rappelé que « la collectivité propose le dialogue depuis deux mois » et « les syndicats ont boycotté les réunions proposées jusqu’au 16 décembre » où « ils ont enfin admis que le fini-parti ne pouvait perdurer ».

La référence pour la collectivité « ce sont les 11 jours accordés à la police municipale », un métier à risque, expliquait JLM qui tapait du poing sur la table : « aucun des jours de grève ne sera payé ! » tançait le Président de la Métropole dans une sévère mise en garde aux éboueurs. « Si l’actuelle paralysie devait durer les grévistes montreraient eux-mêmes que l’application de la loi à Toulouse n’est pas possible » et « beaucoup d’habitants me demandent de confier la gestion au privé », « les agents veulent-ils la mise en place d’une délégation de service public pour la collecte des déchets ménagers ? »

Jean-Luc Moudenc n’entend donc pas « désavouer » Vincent Terrail Novès en charge du dossier, et ne pilotera pas les futures négociations avec les éboueurs, malgré les demandes des grévistes. Ces derniers ont reçu la visite des huissiers sur les sites bloqués ce jeudi matin. Le bras de fer continue. 

 

Le patron de la Métropole dénonce la mode du « city bashing »

Au délà de l'actualité chaude et du conflit social des éboueurs, le cœur du propos présidentiel lors des voeux était tout autre : « oui c’est possible de vivre heureux en ville » expliquait Jean-Luc Moudenc qui s’est ému « des publications qui font passer l’idée que les citoyens veulent quitter la ville », une tendance « à relativiser » selon lui. « De tous temps, les villes sont un facteur de dynamisme et de progrès » rappelait JLM qui dénonçait « la mode du city bashing » alors que la ville reste « le lieu de toutes les opportunités ».  

En 2022, mairie de Toulouse et Métropole mettront l’accent sur la sécurité et la tranquillité avec « des nouvelles caméras de vidéo-surveillance installées » mais aussi « le recrutement de policiers municipaux », « un radar anti-bruit testé bientôt à Soupetard ». La Métropole a pour ambition de « reconstituer des places de villages dans nos quartiers » avec « la création d’îlots végétal ». Le projet de l’Ile du Ramier démarrera aussi en 2022 avec « le début des travaux de la nouvelle passerelle d’Empalot vers l’avenue de Muret. » 2022 est aussi le début de la phase opérationnelle de la 3e ligne de métro « les marchés de gros œuvre seront attribués ». Téléo, le téléphérique urbain, sera mis en service au 2e trimestre 2022 confirmait enfin le maire Président.

 

« On se sent insultés » répond le porte-parole de l'Intersyndicale des éboueurs

 

"C'est quasiment un choc" estime Benoit Fontanilles après les déclarations de Jean-Luc Moudenc "c'est notre Président et il nous insulte en disant que nous refusons le dialogue" et "surtout les éboueurs se sentent insultés en menacés" déclare le porte-parole de l'Intersyndicale qui rappelle que "les éboueurs sont vraiment à bout" ajoutant "nous avons peur que la situation dérape".