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Comment traque-t-on le Covid 19 dans les eaux usées à Toulouse ?

Publié : 31 janvier 2021 à 22h11 par Brice Vidal

A la station d’épuration de Ginestous, les chercheurs détectent la concentration du virus.

 

Comment traque-t-on le Covid 19 dans les eaux usées à Toulouse ?

A l'initiative du ministère de l'environnement, le réseau national Obépine (Observatoire Épidémiologique des Eaux Usées) est chargé d'analyser les rejets de 150 stations d'épuration pour détecter la présence du Covid 19, et ainsi prévoir les pics épidémiques. A Toulouse, l’usine Ginestous-Garonne dimensionnée pour capter les eaux usées de 950 000 équivalent-habitants (Toulouse Colomiers, Balma, St Orens…) traite "120 000 m3 d'eau usée entrantes et 40 tonnes de boues par jour" explique Yoan Beaujon le responsable du site. "Notre laboratoire s'occupe uniquement du prélèvement et des analyses de nos échantillons. Pour le réseau Obépine nous avons une laborantine dédiée".

 

Un prélèvement chaque jour

Marie la biologiste effectue les relevés pour traquer le Covid "tous les jours il y a un prélèvement, on récupère notre bidon, on homogénéise, c'est stocké au frigo à 5° et un transporteur vient le récupérer. Il l'emmène à Nancy pour analyse."  Robert Medina l’élu en charge de l’eau et de l’assainissement à Toulouse Métropole scrute les résultats au fil de l'eau "les derniers datent du 14 janvier, et nous sommes dans une courbe montante mais qui paraît se stabiliser".  Pour gagner en précision, Toulouse Métropole envisage d’ailleurs d’effectuer des prélèvements en plusieurs points du réseau "on pourrait imaginer faire des prélèvements par quartier, pourquoi pas à la sortie d'un Ehpad, et prévenir une contamination et les symptômes qui pourraient arriver 10 ou 15 jours après." 

 

Des données ouvertes 

Depuis une semaine Obépine publie ses données. Une courbe qui monte est un prélude à une hausse du taux d’incidence. Un vrai marqueur. A Ginestous, la tendance est à une hausse soutenue depuis les fêtes. Obépine regroupe différents laboratoires liés à Sorbonne Université, Université de Lorraine, Université Clermont Auvergne, le CNRS, l’Inserm, l’Ifremer, Eau de Paris et l’IRBA. Un tel réseau pourrait, à travers l’analyse des eaux usées, détecter à terme la circulation d’autres agents pathogènes. Même si, à l'heure de nouvelles restrictions, l'urgence a un nom : SARS-Cov-2. 

 

Reportage - BV.