ActualitésOccitanie

Cet Audois a créé une plateforme pour aider les commerces de proximité pendant le confinement

7 avril 2020 à 14h43 par John Bourgeois

Avec "Pango", un restaurateur peut proposer un menu que le client paie en avance. Ce dernier obtiendra un bon d’achat qu'il pourra utiliser après le confinement.


Aider les commerces de proximité pendant le confinement, c’est possible. C’est en tout cas l’idée de Basile Agay, jeune Bizanetois de 23 ans qui a créé la plateforme de financement solidaire nommée "Pango".  En bref, tout commerce, restaurant ou bar, peut mettre en ligne des offres sur la plateforme (comme par exemple un menu pour un restaurant), que le consommateur va pouvoir payer en avance et ainsi aider l'entreprise dans sa trésorerie. "Une fois qu'il a choisi l'offre qui l'intéresse, il clique dessus et paie en ligne. En contrepartie, il reçoit un coupon par e-mail qu'il pourra utiliser dès la fin du confinement. Ce coupon est valable un an à compter de la réouverture du restaurant, du bar, ou du commerce de proximité", explique Basile Agay, fondateur de Pango.

6% des achats sont pour les hôpitaux de France

Avec cette plateforme, tout commerce à l'arrêt pendant cette crise peut donc renflouer sa trésorerie en proposant des produits à la vente dès aujourd'hui. Basile Agay précise d'ailleurs qu’aucun bénéfice n’est tiré des transactions. En plus d’aider les commerces, cette plateforme soutient en partie les hôpitaux de France.

"En payant, l'utilisateur sait que 92% de son achat revient instantanément au restaurateur, 6% est prélevé pour la Fondation des Hôpitaux de France, et 2% est prélevé pour couvrir nos coûts de structure, à savoir les serveurs et les frais de transactions"
 

Basile Agay, créateur de

​​
Si un commerce souhaite proposer une offre, il lui suffit de se rendre sur la le site de Pango (http://pango.help). Son numéro SIRET lui sera demandé pour éviter toute tentative de fraude. Le jeune Audois, qui avait commencé par cibler les restaurants et bars, précise que le champ des possibles est bien plus large : "on peut penser aux petites boutiques d'habits, aux producteurs agricoles locaux qui, en raison de la fermeture des marchés, font face à des trous de trésorerie et pourraient proposer un panier de fruits et légumes à offrir dès la fin du confinement. On peut aussi penser aux chocolatiers qui font 30% de leur chiffre d'affaires en cette période de Pâques, et qui aujourd'hui vont avoir beaucoup de mal à écouler leurs stocks."
 

Basile Agay

​​
Aider "à sa manière"

À 23 ans, Basile Agay est étudiant en commerce à HEC Paris. En stage à San Francisco en début de confinement, il a dû être rapatrié en France et rejoindre ainsi ses proches. Pendant la crise, son contexte familial va l'entraîner à créer Pango. "La quasi totalité de mes proches travaille dans le domaine médical. Mon père est médecin, ma petite-amie est en études d’infirmière, ma petite-sœur est étudiante en médecine, ma belle-mère est infirmière, et ma mère travaille dans le médico-social. Tout le monde était plus ou moins sur le front et moi je me sentais inutile. J'ai donc voulu aider à ma manière", confie Basile. Proche du monde du commerce, il a donc cherché un moyen d'utiliser au mieux ses compétences.  

​"C'est notamment à la lecture d'un article de presse qui disait que "le covid-19 allait faire plus de faillites que de morts". J'ai donc commencé à essayer de réfléchir comment aider ces petits commerces de proximité qui nous sont si chers, et comment les aider à faire face à leurs trous de trésorerie et à réouvrir à la fin de ce confinement."
 

Basile Agay


C'est ainsi que "Pango" est née. Un nom et un logo qui n'ont d'ailleurs pas été choisis au hasard. "Je suis très sensible à la cause environnementale et à la faune et la flore. Du coup, j'ai choisi le nom Pango afin de rendre hommage et redorer le blason du pangolin qui est accusé d’être à l’origine de l’épidémie du coronavirus. Pourtant, c'est vraisemblablement dû à l'activité humaine, détruisant les lieux d'habitation de ces animaux sauvages, que le virus a pu se répandre, muter et devenir meurtrier. Cette accusation est d’autant plus préjudiciable que le pangolin est déjà victime d’un intense trafic en Afrique et en Asie, faisant de lui le mammifère le plus menacé au monde par le braconnage", conclut Basile Agay.